C'est une affaire plus qu'embarrassante pour Joe Biden. La Maison Blanche a fait savoir jeudi 12 janvier qu'un "petit nombre de documents confidentiels" portant sur le travail de vice-président de l'actuel occupant du Bureau Ovale (2009-2017) avait été retrouvé la veille dans sa résidence privée de Wilmington, stockés dans le garage et dans une pièce adjacente.
Sur la défensive, le président américain a plaidé l'"erreur". "Une enquête minutieuse montrera que ces documents ont été déplacés par inadvertance et que le président et ses avocats ont agi promptement lorsqu'ils ont découvert cette erreur", a déclaré l'avocat de la présidence, Richard Sauber.
Lundi, l'exécutif américain avait déjà reconnu qu'une dizaine de documents de ce type avaient été découverts, en novembre, au Penn Biden Center, un cercle de réflexion de Washington où Joe Biden avait autrefois un bureau. Une affaire sur laquelle va enquêter un procureur spécial.
Le ministre américain de la Justice Merrick Garland a nommé Robert Hur, un ancien procureur fédéral, à ce poste. L'annonce vise à étouffer tout soupçon de favoritisme, puisque Merrick Garland avait déjà nommé un procureur spécial pour enquêter sur Donald Trump et sur des documents classifiés emportés par l'ancien président, en beaucoup plus grand nombre.
"Nous essayons de faire ça dans les règles", a dit et répété sa porte-parole, Karine Jean-Pierre jeudi. L'enjeu pour Joe Biden est bien sûr de saper tout parallèle entre son affaire et celle de son prédécesseur, déjà candidat. La Maison Blanche martèle ainsi que l'actuel président démocrate collabore activement avec la justice contrairement à son prédécesseur qui est lui soupçonné d'avoir dissimulé volontairement une partie de ses archives.
Aux États-Unis, le Congrès a déclaré en 1978 que l'ensemble des documents créés ou reçus par le président et le vice-président dans le cadre de leurs fonctions appartenaient aux Etats-Unis. En vertu de cette loi, en fin de mandat, tous les emails, lettres, photos, vidéos et documents de travail de la Maison Blanche doivent être transmis aux Archives nationales, chargées de consigner pour l'Histoire les activités présidentielles.
Par ailleurs, une autre loi, sur l'espionnage, interdit aux agents américains de conserver des documents classés confidentiels dans des lieux non autorisés et non sécurisés. Joe Biden et Donald Trump semblent tous les deux avoir enfreint ces règles, le premier à la fin de son mandat de vice-président en 2017, le second à son départ de la présidence en 2021.