Six personnes ont été poignardées lors de la Gay Pride de Jérusalem ce jeudi 30 juillet. L'agresseur est un intégriste déjà condamné pour une agression homophobe en 2005, qui sortait tout juste de prison. Cette attaque, condamnée par toute la classe politique israélienne et plusieurs responsables religieux juifs, suscite par ailleurs des critiques sur le dispositif de sécurité déployé par la police.
L'une des victimes, une femme, est dans un "état très grave". Deux autres sont moins sérieusement blessées, tandis que les trois autres ont été légèrement atteintes, selon Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge. L'agresseur a été arrêté alors qu'il allait attaquer d'autres participants du défilé dans le centre de Jérusalem, selon la police. Yishaï Shlissel, un juif ultra-orthodoxe, avait déjà blessé trois personnes à la Gay Pride de Jérusalem en 2005. Il a été libéré il y a trois semaines seulement, après avoir purgé dix ans de prison.
Les médias, très critiques contre la police, ont révélé qu'Yishaï Shlissel avait publié sur internet une lettre pour dénoncer "l'abomination" que constitue, selon lui, la tenue d'une Gay Pride à Jérusalem, sans que cela provoque de réaction de la part des forces de l'ordre. Un porte-parole de la police s'est contenté de répondre qu'un "très important dispositif de sécurité" avait été déployé autour de la marche pour éviter toute agression.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dénonce une attaque "très grave". "Son auteur sera jugé. L'État d'Israël respecte la liberté privée de chacun qui est un des principes fondamentaux en vigueur dans notre pays". "Nous devons nous assurer que tout homme et toute femme puisse vivre en toute sécurité de la façon qu'ils ont choisie", souligne-t-il. Le président Reuven Rivlin s'élève, lui aussi, contre une "montée de l'intolérance qui ne peut nous conduire qu'à la catastrophe". Les deux Grands Rabbins d'Israël David Lau et Yitzhak Yossef condamnent aussi fermement cette agression, soulignant qu'elle va "à l'encontre de la voie de la Torah juive".
En butte à l’hostilité d'une grande partie de la communauté ultra-orthodoxe, les organisateurs de la marche avaient choisi, en accord avec la police, un tracé leur évitant de passer dans les quartiers religieux de la ville. Après l'attaque, la Gay Pride, à laquelle participaient des centaines de personnes, s'est poursuivie dans les rues du centre de Jérusalem, pavoisées du drapeau arc-en-ciel. Elle s'est achevée au jardin de la cloche, où une fête était prévue dans la soirée. "Comme il s'agit d'un endroit fermé, notre mission de protection sera plus facile à assurer dans ce jardin", souligne un porte-parole de la police.
Une contre-manifestation d'une quinzaine de militants d'extrême-droite a été organisée au même moment. Interrogé par la radio publique, un de ses participants a condamné l'attaque, tout en soulignant qu'une "telle manifestation ne pouvait pas avoir lieu à Jérusalem". "Il ne s'agit pas d'une marche de la fierté mais une marche de l'abomination", juge-t-il. La communauté LGBT israélienne a déjà été endeuillée en 2009, lorsqu'un homme avait ouvert le feu dans un centre d'aide aux jeunes homosexuels à Tel-Aviv. Deux personnes avaient été tuées et une quinzaine d'autres blessées. L'auteur de l'attaque n'a jamais été arrêté.
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