Guerre en Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine profite de Pâques pour ordonner un cessez-le-feu ?

L’annonce de trêve en Ukraine de la part de Vladimir Poutine, ce samedi, est une surprise, mais le moment n’est pas choisi par hasard.

Vladimir Poutine a ordonné un cessez-le-feu, ce samedi 19 avril.

Crédit : RAMIL SITDIKOV / SPUTNIK / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Il y a une semaine, la Russie frappait Soumy, un dimanche des Rameaux. Ce samedi 19 avril, Vladimir Poutine a annoncé un cessez-le-feu dans la guerre en Ukraine pour Pâques. Celui-ci est entré en vigueur à 17 heures (heure française) et doit durer jusqu’à la nuit du dimanche 20 au lundi 21 avril.

Si cette annonce est surprenante, le moment n’est pas choisi par hasard. En ce week-end de Pâques, Vladimir Poutine veut être un bon chrétien. Il déclare agir pour des "raisons humanitaires". Le maître du Kremlin affiche également la bonne volonté de la Russie. Même si cette trêve de quelques heures est un petit pas, c’est une réponse au coup de gueule de Donald Trump, qui a accusé les deux belligérants de ne pas faire d’effort pour la paix.

C’est aussi une pierre dans le jardin de Volodymyr Zelensky. Vladimir Poutine met le camp ukrainien devant ses responsabilités. "Nous supposons que la partie ukrainienne suivra notre exemple. Dans le même temps, nos troupes doivent être prêtes à repousser d’éventuelles violations de la trêve, provocations de l’ennemi, ainsi que toute action agressive de sa part", a fait savoir le président russe, ce samedi.

Cette trêve a-t-elle des chances d’aboutir ?

Il ne faut pas oublier, non plus, que cette déclaration est destinée à la population russe, aux familles des soldats, ce qui permet à Vladimir Poutine de montrer que son pays prend des initiatives en faveur de la paix.

La Russie va-t-elle respecter son propre cessez-le-feu ? En général, elle ne les respecte pas. Volodymyr Zelensky a aussitôt dénoncé la présence de drones russes dans le ciel ukrainien, alors que la trêve est censée avoir commencé.

En avril 2022, une première demande d’arrêt des combats n’avait pas été suivie d’effets. En janvier 2023, à l’occasion du Noël orthodoxe, le patriarche de l’Église orthodoxe russe avait demandé un cessez-le-feu de 36 heures, mais l’Ukraine avait dénoncé un "piège" et les combats avaient continué.

La rédaction vous recommande