Le blocage en Chine de la messagerie Gmail pour des raisons politiques de sécurité est une hypothèse "douteuse", la question étant de savoir si Google est prêt à "obéir aux lois chinoises", a affirmé ce mardi un journal à Pékin. "Au coeur du problème est la question de savoir dans quelle mesure Google est prêt à obéir aux lois chinoises, sur lesquelles la position de la Chine est inébranlable", a jugé le Global Times dans un éditorial. "Il est douteux que la Chine ait bloqué Gmail seulement pour des raisons de sécurité" intérieure, a ajouté le quotidien.
Gmail, service phare du géant informatique américain, est le premier service de messagerie du monde. Selon des experts indépendants, en bloquant l'accès en Chine à Gmail, les services de la censure à Pékin, sans doute les plus sophistiqués au monde, veulent pousser les internautes chinois à se tourner vers des boîtes mails locales, au contenu plus facilement accessible par la police.
Le Global Times s'est gardé de confirmer cette thèse, préférant noyer le poisson : "Les nouveaux problèmes d'accès à Gmail sont peut-être causés par la Chine, par Google lui-même, ou par les deux combinés", a-t-il assuré, en dénonçant l'attitude des médias occidentaux qui ont "immédiatement pointé du doigt les autorités chinoises". Le journal, volontiers nationaliste, a insisté sur la longue histoire conflictuelle entre Pékin et Google qui, en 2010, s'était partiellement retiré de la Chine populaire et avait déménagé ses serveurs à Hong Kong, refusant de se plier à une censure draconienne.
Ces dernières années, les entraves pour se connecter en Chine à Gmail ou à d'autres services de Google, dont ses moteurs de recherche, se sont multipliées, culminant avec la fermeture ce vendredi des ultimes voies d'accès à Gmail. La Chine est prête à ouvrir les bras à Google, à la condition que la société américaine respecte les lois chinoises, a insisté le Global Times.
"Mais Google fait primer son aversion à être encadré par les lois chinoises, ce qui débouche sur des situations conflictuelles", a affirmé le journal. "La Chine accueille et soutient toujours les activités légales en Chine des investisseurs étrangers et continuera à leur fournir un environnement ouvert et transparent", a déclaré Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, tout en déclarant qu'elle n'était "pas au courant" du blocage de Gmail.
Les services de Google ont été sérieusement entravés à l'approche du 25e anniversaire de l'écrasement du mouvement pro-démocratie de Tiananmen, le 4 juin 1989. Pékin a ensuite encore resserré l'étau de la censure face à la fronde d'habitants de Hong Kong qui ont exigé de pouvoir élire leur gouverneur en 2017 au suffrage universel plein et entier. A Washington, le département d'Etat n'a pas directement accusé Pékin du blocage de Gmail. Mais un porte-parole, Jeffrey Rathke, a exprimé les "inquiétudes" des Etats-Unis quant aux "efforts de la Chine pour saper la liberté d'expression, notamment sur internet".
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