Gaza : de nouvelles frappes israéliennes font quatorze morts, dont sept enfants

La bande de Gaza a été la cible d'une nouvelle frappe meurtrière israélienne, ce vendredi 11 avril. Quatorze personnes, dont dix membres d'une même famille, sont décédées dans un raid nocturne à Khan Younès, dans le sud du territoire assiégé par Israël, selon la Défense civile palestinienne.  

Parmi les victimes, âgées de 3 à 58 ans, se trouvent sept enfants. Une information que dit examiner l'armée israélienne, qui affirme avoir abattu "deux terroristes" tirant sur des soldats dans le sud de la bande de Gaza. Tsahal indique également avoir ciblé une quarantaine de "cibles terroristes" à travers le territoire lors des 24 dernières heures.

Ces bombardements quotidiens alertent l'ONU qui estime que les actions d'Israël menacent la "possibilité pour les Palestiniens de continuer à vivre" dans ce territoire. Entre le 18 mars et le 9 avril, quelque 224 frappes israéliennes sur des immeubles résidentiels et des tentes pour déplacés ont été recensées par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Pour "36 frappes répertoriées et corroborées" par le Haut-Commissariat, les victimes "étaient uniquement des femmes et des enfants", précise la porte-parole Ravina Shamdasani.

Mais l'armée israélienne tente de justifier ces attaques en affirmant que les combattants palestiniens se réfugient parmi les civils, utilisés, selon elle, comme boucliers, ce que le Hamas dément. "Au cours de la nuit, les troupes israéliennes ont intensifié leurs opérations terrestres dans le couloir de Morag", a précisé l'armée, en référence à une zone tampon instaurée entre Khan Younès et Rafah, plus au sud.

Près de 51.000 personnes tuées par Israël à Gaza

Dans la cour de l'hôpital Nasser de Khan Younès, des habitants pleurent devant des corps de proches tués dans la frappe israélienne, alignés dans des sacs mortuaires blancs, selon des images de l'AFP. Une femme en larmes caresse le visage d'un homme défunt. 

La maison de la famille al-Farra a été complètement éventrée, des gravats et objets personnels (une chaussure de sport, un ballon de football...) jonchent le sol alentour.

Israël a repris son offensive le 18 mars à Gaza, rompant une trêve de deux mois. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza. Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7 octobre, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 seraient mortes, selon Israël.

Depuis la reprise des bombardements, 1.542 Palestiniens ont été tués, portant à 50.912 le nombre de morts dans le territoire depuis le début de l'offensive israélienne.

Le Hamas "ouvert" à la négociation

Vendredi, des médias israéliens ont rapporté que l'Égypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages. Selon le Times of Israël, la proposition égyptienne prévoirait la remise à Israël de seize otages, huit vivants et huit morts, en échange d'une trêve de 40 à 70 jours et de la libération d'un grand nombre de Palestiniens.

Un haut responsable du Hamas a affirmé, sous couvert de l'anonymat, que son mouvement n'avait "reçu aucune nouvelle offre de cessez-le-feu", mais qu'il était "ouvert à toute nouvelle proposition" menant à un cessez-le-feu et au retrait israélien de Gaza. 

Dans un message pour Pessah, la Pâque juive, Benjamin Netanyahu a réaffirmé son engagement à ramener les otages. 

Gaza, un "champ de mort"

Le chef de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhane a, lui, appelé, après une réunion avec ses homologues régionaux en Turquie, à exercer une "pression maximale pour garantir" l'acheminement à Gaza de l'aide humanitaire, dont Israël bloque l'entrée depuis début mars. Dans le territoire palestinien qualifié de "champ de mort" par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, les quelque 2,4 millions d'habitants ont été plusieurs fois déplacés par la guerre et vivent dans des conditions très dures.

L'armée israélienne a lancé de nouveaux appels aux habitants à évacuer des quartiers de Gaza-ville (nord) et de Khan Younès. "Nous sommes contraints de fuir d'un endroit à un autre", confie Ibtissam Abu Ghanima, qui s'est réfugiée dans un cimetière de Gaza-ville. "Les morts sont mieux lotis que les vivants. En plus de l'odeur nauséabonde, on côtoie les rats et les reptiles, et on meurt de faim."

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