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Ferry sud-coréen : les derniers messages des naufragés
Les adolescents sud-coréens victimes du naufrage d'un ferry ont tenté de contacter leurs proches, pour leur dire leur amour ou appeler à l'aide.
Près de 300 passagers, dont beaucoup de lycéens en voyage scolaire, étaient toujours portés disparus ce jeudi 17 avril, au lendemain du naufrage d'un ferry qui les transportait vers une île du sud de la Corée du Sud. Leurs proches révèlent quelques-uns des messages de panique, de désespoir et d'amour filial que les passagers leur ont envoyé avant de sombrer.
"Je t'envoie ceci au cas où je ne puisse plus te le dire. Maman je t'aime", a écrit Shin Young-Jin sur son smartphone. "Oh, mais je t'aime moi aussi !", lui a répondu sa mère, qui ignorait alors que son fils tentait d'échapper à la mort, dans un bateau qui coulait vers le fond. A la différence de beaucoup d'autres, cet échange a une fin heureuse. Le jeune garçon est un des 179 rescapés de l'accident.
Les passagers ont appelé leurs proches
Kim Woong-Ki, 16 ans, a envoyé un message texto désespéré à son frère aîné, implorant son aide alors que le bateau basculait vers l'avant. "La pièce dans laquelle je suis penche à 45 degrés, mon téléphone ne marche plus très bien", écrit Kim. "Ne panique pas, fais ce qu'on vous dit de faire et tu vas t'en sortir", lui répond l'aîné. L'adolescent fait partie des 287 personnes dont on est sans nouvelles.
Le ferry a semblé heurter un obstacle et s'est immobilisé brusquement. L'équipage a alors demandé aux passagers de ne pas bouger de leurs sièges ou leurs cabines, une attente qui a duré plus d'une trentaine de minutes, selon les témoignages. Lorsque le ferry a piqué du nez, beaucoup ne pouvaient plus sortir, glissant au fond des couloirs.
Elle m'a dit 'Je n'ai pas encore mis mon gilet de sauvetage'. Et puis la ligne a été coupée.
La mère d'une passagère du ferry
Des témoignages juste avant la fin
"Papa, ne t'en fais pas. Je porte mon gilet de sauvetage et je suis avec les autres filles. Nous sommes dans le bateau, dans le couloir", écrit une lycéenne, identifiée dans la presse par son seul prénom, Shin. Son père lui ordonne de sortir à tout prix mais il était trop tard. "Papa, je ne peux pas. Le bateau penche trop. Le couloir est plein de gens", dit-elle dans son dernier message.
D'autres encore appellent directement leurs parents. "Elle m'a dit que le bateau basculait et qu'elle ne pouvait plus rien voir", raconte une mère au quotidien Dong-A Ilbo. "Elle m'a dit 'Je n'ai pas encore mis mon gilet de sauvetage'. Et puis la ligne a été coupée".
