États-Unis : les agressions sexuelles dénoncées en hausse de 50% dans l'armée

En un an, les dénonciations d'agressions sexuelles au sein de l'armée américaine ont augmenté de 50%, ce qui ne signifie pas que les agressions en elles-mêmes aient autant progressé.

Une recrue de la Marine américaine, le 27 février 2013 dans un camp d'entraînement de la Caroline du Sud (archives)

Crédit : AFP / Scott Olson

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Le nombre d'agressions sexuelles dénoncées dans l'armée américaine a bondi de 50% en 2013, selon des chiffres officiels dévoilés ce jeudi 1er mai par le Pentagone. En mars, le Sénat américain a adopté un texte visant à lutter contre de telles agressions.

Le département américain attribue cette hausse à une meilleure mesure du phénomène plus qu'à son augmentation. Le nombre de cas d'agressions et de crimes sexuels porté à la connaissance des autorités militaires s'est établi à 5.061 en 2013, contre 3.374 l'année précédente.

19 femmes sur 1.000 victimes d'agression

Près d'un quart des victimes ont subi un viol, les autres des faits allant de l'attouchement à l'agression sexuelle. "Il n'y a pas d'indication que cette hausse des dénonciations reflète une augmentation des faits criminels", mais au contraire "une confiance accrue dans le système de réponse du département de la Défense" de la part des victimes, estime le Pentagone dans son rapport annuel.

71% des auteurs identifiés d'agressions sexuelles sont poursuivis devant une cour martiale, les autres faisant l'objet de mesures administratives. Plus de trois militaires sur 1.000 ont rapporté avoir été un jour victimes d'agression sexuelle, mais ce chiffre montre de grandes disparités entre hommes et femmes : 19 femmes sur 1.000 ont rapporté avoir été victimes d'un tel acte contre 0,7 homme.

Culture de la virilité

Les hommes victimes représentent 14% des faits dénoncés, un chiffre qui ne représente pas l'ampleur du phénomène, a reconnu le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, dans une allusion à la culture de virilité en vigueur dans l'armée.

"Nous devons combattre les stigmates culturels qui découragent les gens de dénoncer les faits et marteler qu'une agression sexuelle n'arrive pas parce que la victime est faible mais parce que son auteur ignore nos valeurs et la loi", a-t-il déclaré.

Nous devons combattre les stigmates culturels qui découragent les gens de dénoncer les faits.

Chuck Hagel

Le chef du Pentagone, Chuck Hagel, qui a pris ses fonctions début 2013 en pleine recrudescence des révélations sur des cas d'agressions sexuelles, a juré de renverser la tendance.

Il a mis en oeuvre une vingtaine de mesures pour améliorer la prévention, les méthodes d'enquête ou encore l'assistance aux victimes et a annoncé ce jeudi six nouvelles mesures, dont les conditions d'accès à des boissons alcoolisées dans les rangs.

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