Dimanche soir à Orlando, c’était la première apparition publique de Donald Trump depuis son départ de la Maison-Blanche, lors de la grande conférence annuelle du Parti républicain, la CPAC. Elle existe depuis 1974, Ronald Reagan a fait le premier discours d’introduction. L’idée c’est de débattre des sujets du moment, cette année il y avait beaucoup de tables rondes sur la Chine et sur le vol des élections, le rôle néfaste des médias, etc.
Traditionnellement, c’est aussi l’occasion de voir qui est l’homme fort du moment. La tendance pour désigner le futur champion dans la course à la Maison-Blanche. Là, il n’y avait pas trop de surprise. D’habitude ça se tient dans le Maryland tout près de Washington, mais cette année en raison de l’épidémie il n’y a pas eu d’autorisation. Du coup les organisateurs se sont rabattus sur Orlando parce qu’en Floride on est beaucoup moins regardant sur les règles sanitaires.
C’était donc le grand retour de Donald Trump et il n'a pas changé depuis son départ de la Maison-Blanche. En tout cas en meeting c’est le même. C’était à peu près les mêmes thèmes que ceux entendus lors de son meeting en Géorgie, début janvier. La différence c’est que désormais il est dans l’opposition. Bien sûr il a critiqué Joe Biden, c’est le jeu de l’opposition, disant que c’était le pire début de toute l’histoire des présidents américain. Et à la fin de sa phrase rajoute : "non mais c’est vrai".
Il a affirmé qu’en ce moment, l’air n’avait jamais été aussi pur et l’eau jamais aussi propre et que ce n’était vraiment pas la peine de réintégrer l’accord de Paris sur le climat. Après, Donald Trump est toujours aussi à l’aise à la tribune. Il a parlé pendant près d’une heure et demie. Et ses supporters sont toujours aussi conquis. Autant vous dire qu’à part Donald Trump, aucun autre leader républicain n’existait.
C’est l’enseignement de cette conférence : on pensait que l’attaque du Capitole l’aurait affaibli mais Donald Trump a une emprise totale sur le Parti républicain. D’ailleurs, ses opposants n’ont pas été invités ou n’ont pas voulu venir. Même l’ancien vice-président Mike Pence n’était pas là. On sait que Trump lui en veut pour ne pas l’avoir suivi jusqu’au bout dans sa contestation des élections. Et les Républicains qui ont voté pour sa destitution, n’ont bien sûr pas reçu de carton d’invitation.
En fait, les autres leaders républicains sont totalement paralysés. Ils ne peuvent pas s’opposer à Donald Trump, car il a le soutien indéfectible de la base républicaine, ou plutôt conservatrice. Car ils sont de plus en plus à se dire conservateurs et non plus Républicains, c’est-à-dire à la droite du parti.
Concernant sa candidature pour 2024, c’était trop tôt pour qu’il se prononce. Mais Donald Trump a eu une formule pour laisser la porte ouverte : "Qui sait si je ne me représenterais pas pour les battre une troisième fois ?". "Les", c’est-à-dire les Démocrates. Pourquoi une troisième fois ? Parce qu’il estime que la dernière élection c’est lui qui a gagné. Et ça il n’en démordra jamais.
Le chemin avant une nouvelle campagne électorale est encore long. Sur la route, il y aura notamment quelques obstacles judiciaires.
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