À Berlin, en Allemagne, un nouveau gouvernement est en passe de s’installer. Il s'agit du résultat des élections de fin septembre, qui avaient vu la défaite, non pas d’Angela Merkel, qui ne se représentait pas, mais de son parti, les Chrétiens-démocrates.
Une nouvelle coalition va donc diriger l’Allemagne, avec
les sociaux-démocrates, au centre gauche, les Verts, et les Libéraux, plutôt à
droite. Mercredi 24 novembre, ils ont présenté leur programme de gouvernement commun, négocié
depuis six semaines entre les trois partenaires.
Le moins
qu’on puisse dire, c’est que le Rhin, qui sépare la France et l'Allemagne, est un fleuve
très large. Alors qu'en France, la campagne électorale se concentre sur la lutte contre
l’immigration et la dépense publique pour soutenir le pouvoir d’achat des
ménages, en Allemagne, c’est le contraire.
Regroupement familial facilité pour
les étrangers vivement en Allemagne, acquisition accélérée de la nationalité
d’un côté. Et de l’autre, investissement renforcé pour le climat, avec
l’objectif de ne plus utiliser le charbon d’ici 2030. Charbon qui produit
aujourd’hui 40% de l’électricité et une pollution au carbone considérable. Un
grand ministère de la transformation économique va être créé, et confié au numéro 2
des Verts, le parti écologiste.
Et ce nouveau gouvernement en Allemagne va changer plusieurs choses pour les Français. D’abord, malgré leurs rodomontades sur la stabilité budgétaire, les arrivants
sont plus souples que leurs prédécesseurs. Ils envisagent par exemple la
révision des fameux critères de Maastricht, pour les rendre plus simples.
C’est Olaf Scholz, le futur chancelier, qui avait d’ailleurs mis sur pied le
programme d’endettement européen pour financer la relance. Il avait rompu le
tabou de la dette européenne commune, dont les allemands ne voulaient
pas.
Pas officiellement, car il est bien question, dans les discours, de retrouver l’équilibre budgétaire dès 2023. C’est le prix à payer pour embarquer les libéraux, qui restent très attachés à la stabilité financière.
Mais dans la réalité, ce gouvernement va augmenter l’investissement public, en modernisant le système de production d’énergie, notamment avec de nouvelles centrales à gaz. Il va le faire par le biais non pas du budget, mais d’organismes parapublics comme la banque KFW. L’autre changement touche à la politique étrangère. Le contrat de coalition évoque sans détour une "Europe souveraine".
Une Europe qui se protège face aux autres, et qui veille à la défense de ses intérêts commerciaux et stratégiques, l’approvisionnement en énergie par exemple, ou bien face à la Chine.
Jusqu’ici, Berlin était profil bas sur tous les sujets internationaux, par habitude depuis la guerre. Et aussi par intérêt, dans le but de préserver de bonnes relations avec tout le monde, y compris les dictatures comme la Chine et Russie, pour y vendre les produits made in Germany, voitures et machines-outils.
Angela Merkel et son immobilisme avaient soigneusement préservé le statu quo. Son successeur est davantage concerné par les sujets mondiaux. Un point de convergence avec la France, et peut-être un début de commencement d’une politique étrangère commune en Europe. Ce serait une bonne nouvelle, à l’heure où sur tous les sujets, économiques, politiques, technologiques, l’Europe est ballotée dans la guerre entre la Chine et les États-Unis.
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