La Maison Blanche a été secouée cette semaine par les
démissions de deux employés accusés de violences conjugales. Sur Twitter,
Donald Trump est monté au créneau samedi 10 février pour dénoncer les
"fausses accusations" qui "détruisent des vies". "Des
gens voient leur vie détruites et brisées par de simples accusations. Certaines
sont vraies et certaines sont fausses. Certaines sont vieilles et certaines
sont récentes", a tweeté le président américain samedi.
Rob Porter et David Sorensen, deux anciens employés de la
Maison Blanche, ont respectivement quitté l'exécutif américain mercredi et vendredi. Les deux hommes nient les faits qui leur sont reprochés. Donald Trump
faisait vraisemblablement référence à eux dans son tweet. "Quelqu'un qui
est faussement accusé ne peut pas s'en remettre, sa vie et sa carrière sont
finies. Ça n'existe plus les procédures équitables ?", a ajouté le
président américain.
Rob Porter, désormais ex-secrétaire du personnel de la Maison Blanche, est accusé par deux ex-épouses d'agressions physiques et d'abus psychologiques. Sur CNN vendredi 9 février dans la soirée, l'une d'entre elles, Jennie Willoughby, a expliqué avoir vécu dans la "terreur permanente" pendant sa relation. Des photos de sa première femme, Colbie Holderness, avec un oeil au beurre noir, ont également été publiées. Le coup a été asséné par Rob Porter, assure-t-elle.
Il n'y a pas de tolérance pour les abus conjugaux"
Mike Pence, vice-président américain
Cela n'a pas empêché le président américain de réagir dès
vendredi en soulignant le "moment difficile" que traverse l'homme de
40 ans. "Il a fait du très bon travail pendant qu'il était à la Maison
Blanche", a-t-il souligné dans le Bureau ovale, en ajoutant : "Il dit
qu'il est innocent et je pense qu'il faut s'en souvenir". "Il n'y a pas de tolérance au sein de
cette Maison Blanche ni de place en Amérique pour les abus conjugaux", a
pour sa part réagi le vice-président Mike Pence depuis la Corée du Sud, se
disant "atterré" par les accusations.
Ces dernières fragilisent tout l'entourage de Donald Trump
puisque John Kelly, le secrétaire général de la Maison Blanche, est accusé
d'avoir eu connaissance des faits reprochés à Rob Porter. Le New York Times
affirmait vendredi soir que le président était furieux contre lui, notamment à
cause de ses affirmations mensongères selon lesquelles il avait œuvré
activement au renvoi de Rob Porter dès que les accusations ont émergé.
Toujours selon le New York Times, le secrétaire général de
la Maison Blanche pourrait même démissionner, et Donald Trump envisagerait de
le remplacer par Mick Mulvaney, le directeur du budget de la Maison Blanche,
l'élu de Californie Kevin McCarthy ou Gary D. Cohn, son conseiller économique.
Le nom de son ami Thomas J. Barrack Jr, un homme d'affaires, est également
mentionné.
David Sorensen, l'autre employé de la Maison Blanche accusé
de violences conjugales, était chargé de la rédaction des discours. Son
ancienne épouse, Jessica Corbet, a témoigné dans le Washington Post avoir subi
des violences physiques de sa part, décrivant notamment comment il l'a brûlée
avec une cigarette et l'a cognée contre un mur. Des accusations rejetées en
bloc par son ancien mari. "En fait, j'étais la victime de violences
physiques répétées, pas elle", a-t-il même déclaré dans un communiqué
transmis au Washington Post.
L'attitude du 45e président des États-Unis vis-à-vis d'hommes accusés de violences sur des femmes avait déjà été critiquée lorsqu'il avait choisi de soutenir Roy Moore, candidat républicain malheureux à une élection sénatoriale en Alabama. Le magistrat ultra-conservateur était accusé d'agressions sexuelles sur mineur. "Il dit que cela ne s'est pas passé. Et, vous savez, il faut aussi l'écouter", avait plaidé l'ancien magnat de l'immobilier en novembre. Il avait également qualifié de "bonne personne" le journaliste Bill O'Reilly, licencié de Fox News après des accusations, notamment, de "relation sexuelle non consentie".
Donald Trump, lui-même accusé de harcèlement sexuel par plusieurs femmes, s'était vanté en 2005 dans une vidéo publiée pendant la campagne présidentielle de 2016 de pouvoir "attraper" les femmes "par la chatte" grâce à sa célébrité.