Crise en Ukraine : qu'est-ce que les "false-flag operations" ?

Alors que la tension est à son comble entre la Russie et l'Ukraine, les Américains et les Anglais reprochent aux Russes des "false-flag operations". Ces attaques, "sous fausses bannières" en français, consistent à prendre le drapeau de l'ennemi dans le but de créer une sorte d'alibi ou de prétexte pour mener une réponse militaire.

Ainsi, depuis plusieurs semaines, les États-Unis affirment que la Russie va créer de toutes pièces un incident en Ukraine, grâce à des mercenaires infiltrés, afin de justifier une attaque des troupes massées à la frontière. Par exemple, des Russes qui bombardent des positions russes, si possible sur un lieu qui marque l'opinion publique comme une école ou un hôpital, mais en accusant l'ennemi pour convaincre que celui-ci a attaqué en premier.

Ce subterfuge, vieux comme la guerre, est interdit par les traités internationaux. Cependant, il est difficile de le prouver. Dans le cas cité ci-dessus, qui peut affirmer que la Russie a sacrifié ses soldats et ses munitions pour attaquer une école russe ? Autre exemple, en 1939, les nazis avaient fomenté une attaque sous fausse bannière et revêtu l'uniforme polonais pour justifier l'envahissement du pays.

L'objectif de ces attaques "sous fausses bannières" est de marquer les esprits et de construire un scénario pour faire admettre la guerre à l'opinion publique. Des témoignages sont souvent manipulés avec des victimes ou prétendues victimes envoyées à la télévision. Des vidéos sur l'attaque fomentée sont également préparées pour les réseaux sociaux.

Les Russes démasqués

Dans la situation actuelle, les Russes se sont fait avoir : les dirigeants pro-russes, des territoires séparatistes, ont évoqué, dans une vidéo, une attaque du 18 février. Cependant, l'étude des (méta)données montre que ces vidéos ont été enregistrées deux jours avant, soit le 16 février. Ce qui signifie qu'ils étaient déjà au courant de l'attaque alors que celle-ci n'avait pas encore eu lieu.

Les services de renseignements sont en grande partie à la manœuvre de ces opérations. La désinformation et la diversion étaient déjà l'une des signatures de la guerre froide, avec des Russes et des Américains excellents dans ce domaine.