Simone Gbagbo, l'ex-compagne de Laurent Gbagbo, ancien dirigeant de la Côte d'Ivoire, a été libérée de prison mercredi 8 août, selon son avocat. Initialement condamnée à 20 ans de prison en 2015 pour "atteinte à la sûreté de l'État", elle a finalement été amnistiée par l'actuel président ivoirien, Alassane Ouattara. Après 7 ans de détention, l'ex-Première dame a regagné sa résidence à Abidjan dans l'après-midi.
La nouvelle de sa libération a scandalisé onze organisations ivoiriennes et mondiales dont Human Rights Watch et Amnesty International. "Aucune amnistie ne devrait s'appliquer aux crimes de guerres", estiment-elles. Ces ONG déplorent que le président de la Côte d'Ivoire ait signé une ordonnance permettant l'amnistie de 800 personnes accusées ou inculpées de crimes liés à la crise dans le pays en 2010, parmi lesquelles l'ex-Première dame.
Simone Gbagbo a été condamnée pour la responsabilité qu'elle a tenue dans la crise post-électorale du pays qui avait provoqué près de 3.000 morts. Bien qu'elle soit libre en Côte d'Ivoire, elle est toujours poursuivie par la Cour pénale internationale (CPI) qui a délivré un mandat d'arrêt contre elle en 2012.
Son mari, Laurent Gbagbo, a été à la tête du pays et a représenté le Front populaire ivoirien, dont il est le fondateur, de 2000 à 2010. Simone Gbagbo et lui ont chuté ensemble entre 2010 et 2011, lors de la crise sans précédent qui a éclaté dans le pays, pendant 4 mois. De nombreux viols, tortures et exécutions extrajudiciaires ont été commis après l'élection présidentielle de novembre 2010 et le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son successeur, Alassane Ouattara.
Des suspicions planent autour de l'implication qu'aurait pu avoir celle qui était aussi appelée la "Dame de fer", en 2004. Simone Gbagbo tient ce surnom depuis les violences réalisées par les "jeunes patriotes" - mouvement pro-Gbagbo - sur des casques bleus de l'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (Onuci). Des accusations qu'elle réfutera toujours. Des zones d'ombre planent aussi autour de la disparition du journaliste Canado-Français Guy-André Kieffer, en 2004.
Si l'ancien président ivoirien a comparu devant la Cour pénale internationale, il n'a jamais été jugé en Côte d'Ivoire. C'est Simone Gbagbo qui a répondu de ces actes dans le pays. Jugée en 2016, elle a finalement été acquittée de "crime contre l'humanité et de crime de guerre" en mai 2017. Elle n'a cependant pas été libérée à ce moment-là puisqu'elle avait été condamnée, en 2015, pour "atteinte à la sûreté de l'État", dont elle a purgé la peine jusqu'alors.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte