Chili : l'ex-bras droit de Pinochet condamné à 505 ans de prison

Il s'agit de la plus longue peine jamais enregistré au Chili. Déjà emprisonné à vie pour crimes contre l'humanité,  l'ex-chef de la police secrète d'Augusto Pinochet a été condamné ce mercredi 20 mai à 15 ans ferme supplémentaires, totalisant ainsi 505 ans de prison.

Derrière les barreaux depuis 2005 dans le cadre de plusieurs procès pour des violations des droits de l'homme commises sous la dictature qui a fait plus de 3.200 morts et ordonné la torture de quelque 38.000 personnes, l'ex-bras droit du dictateur chilien jusqu'en 1977 a été reconnu coupable par la Cour suprême de l'assassinat en novembre 1973 d'un couple de dirigeants du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR).

Les victimes de la DINA "mortes au combat"

Les deux militants, l'actrice Ana Maria Ortiz et le politologue Alejandro de la Barra, avaient été abattus par des agents de la Direction nationale du renseignement (DINA), la police politique qui a opéré durant les années les plus sanglantes de la dictature. Manuel Contreras avait affirmé dans un entretien à CNN-Chile, diffusée la veille du quarantième anniversaire du putsch militaire du 11 septembre 1973, que les victimes de la DINA "sont mortes au combat" et qu'il n'avait ordonné ni disparitions, ni tortures.

La DINA a employé jusqu'à 60.000 personnes, dont des agents, des informateurs et des réseaux à l'étranger, et gérait également des prisons secrètes, ne rendant compte de ses activités qu'au général Pinochet, mort le 10 décembre 2006 sans avoir jamais été condamné.

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Elle a été créditée, entre autres, de l'assassinat de l'ancien ministre des Affaires étrangères Orlando Letelier à Washington en 1976, et de l'ancien commandant en chef Carlos Prats en Argentine en 1974, mais aussi de l’agression contre le démocrate-chrétien Bernardo Leighton, blessé par balle à Rome l'année suivante.