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Centrafrique : violences en province

Si les forces françaises en Centrafrique sont déployées essentiellement à Bangui, dans le reste du pays, les violences se multiplient.

Soldat français dans les rues de Bangui, le 18 janvier 2014. (archives)
Crédit : ERIC FEFERBERG / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Plusieurs localités de province étaient en proie à des violences samedi et des habitants appelaient au secours les forces internationales à l'avant-veille de l'élection d'un nouveau président censée stabiliser la Centrafrique après dix mois de chaos.

"Il y a des violences un peu partout, à Bouar (ouest, près de la frontière camerounaise), Sibut (au nord de Bangui), Boali (au nord-ouest)", a reconnu un officier de la Misca, la force africaine. "Les gens sont dans une situation de désespoir et plus on va aller vers l'élection plus ça va aller crescendo. Notre hotline est saturée, on essaye de faire ce qu'on peut mais on ne peut pas mettre un militaire dans chaque maison".

"Il est vrai qu'au moment des changements politiques, il faut être extrêmement vigilant. C'est ce que nous allons faire lundi", a déclaré samedi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, tout affirmant que depuis le début de l'opération Sangaris début décembre, "le niveau de tension a considérablement baissé".

"Ca tire et nous sommes terrorisés"

Quelque 4.400 hommes de la Misca et 1.600 soldats français tentent de rétablir l'ordre en Centrafrique, plongée dans la violence et la haine intercommunautaire depuis que les ex-rebelles Séléka ont pris le pouvoir en mars 2013. Mais ils sont essentiellement déployés à Bangui où le Parlement provisoire préparait l'élection d'un président de transition. Le vote prévu lundi doit combler le vide laissé par la démission forcée le 11 janvier de Michel Djotodia, sous la pression internationale.

"Je lance un cri d'alarme. Ca tire et nous sommes terrorisés", a déclaré samedi matin un habitant de Sibut, à 160 km au nord de Bangui: "Les Séléka règnent en seigneurs de guerre dans la ville, et il n'y a aucune force étrangère pour nous protéger". Selon lui, "la majorité des habitants se sont réfugiés en brousse". La gare routière, le marché, ont été ravagés et les violences qui ont démarré vendredi matin ont fait au moins trois morts, "mais il y en a certainement plus dans les quartiers", a-t-il ajouté. Selon une source religieuse à Bangui, la paroisse de Sibut a été également attaquée par les Séléka. "On a tenté de joindre la Misca et Sangaris pour un secours rapide, mais pour le moment il n'y a personne", a-t-elle dit. Contactée, la Misca a indiqué qu'une de ses unités faisait route vers Sibut.

"Stabilisation"

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Selon la source religieuse, d'autres incidents étaient en cours à Bossemptélé, près de la frontière camerounaise à l'ouest où la paroisse a été saccagée et pillée. A Boali également, à 90 km au nord-ouest de Bangui, la situation restait très tendue malgré l'opération lancée vendredi par Sangaris sur l'axe routier qui rejoint le Cameroun depuis la capitale, vital pour l'approvisionnement en matériel et denrées alimentaires. "Des centaines de Peuls (nomades musulmans) effrayés sont réfugiés dans mon église", a déclaré "au téléphone l'abbé Boris Wiligale.

"Trois musulmans dont une femme ont été tués par les anti-balaka et un chrétien qui revenait des champs a été tué par des Séleka", selon lui. Selon le lieutenant-colonel Thomas Mollard, responsable de la communication de Sangaris, "plus d'une centaine d'hommes sont directement impliqués sur le terrain entre Bangui et Bossembélé (à 150 km au nord-ouest), avec des forces de la Misca, pour faire cesser les exactions".

Mais dans un pays grand comme une fois et demie la France, il est quasiment impossible aux forces internationales de se déployer dans les zones reculées. Pendant ce temps à Bangui, les parlementaires ont clôturé le dépôt des candidatures - dont la liste sera publiée dimanche- à l'élection du futur président. Le Drian a dit attendre du nouveau président une "stabilisation" du pays et qu'il soit "un référent politique", afin de "mener à bien les orientations prises par le Conseil de sécurité des Nations unies, c'est-à dire: désarmement, aide humanitaire, processus politique".

En tout, 24 candidats ont déposé leurs dossiers, dont la maire de Bangui Catherine Samba Panza, Sylvain Patassé et Désiré Kolingba, respectivement fils des présidents Ange-Felix Patassé, au pouvoir de 1993 à 2003, et André Kolingba, de 1985 à 1993. A Bangui, 23 enfants âgés de 14 à 17 ans, dont six filles, enrôlés dans des groupes armés depuis le début de la crise, ont été remis aux associations de protection de l'enfance, a annoncé l'Unicef.

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