Carlos Ghosn, en détention prolongée au Japon pour des soupçons de malversations financières, est "prêt à se défendre de façon vigoureuse" devant un tribunal de Tokyo mardi prochain, déclare le fils du PDG de Renault, Anthony Ghosn, dans un entretien au JDD.
"Je n'ai pas de nouvelles directes de lui, j'en ai par ses avocats japonais. Il est en bonne forme. Il est prêt à se défendre de façon vigoureuse, et est très concentré sur l'objectif de répondre aux accusations lancées contre lui. Il est surtout très calme", affirme le jeune homme de 24 ans qui s'exprime pour la première fois dans la presse. Cette audience "va être très importante", ajoute-t-il.
"Pour la première fois, il pourra s'exprimer sur les faits qu'on lui reproche, donner sa vision. Je pense que tout le monde sera assez surpris en entendant sa version de l'histoire. Jusqu'à maintenant, on a seulement entendu l'accusation. Il aura dix minutes pour s'exprimer" et "il ne lâchera rien", poursuit Anthony Ghosn.
Pour comparaître, "il portera sa tenue de prisonnier et sera menotté", précise-t-il au JDD. En garde à vue depuis plus d'un mois et demi dans une prison de la capitale japonaise, Carlos Ghosn doit, à sa demande, comparaître mardi à 10h30 locale (1h30 GMT), ce qui obligera le procureur à clarifier publiquement le motif de sa détention prolongée.
Selon son fils, "il résiste, même s'il a perdu une dizaine de kilos en mangeant trois bols de riz par jour. Les conditions ne sont pas très saines. Mais il prend tout ça comme un challenge" (un défi) et "il lit des livres qu'on lui fait passer presque chaque jour". Carlos Ghosn, père de quatre enfants, arrêté le 19 novembre et détenu depuis, est contraint au silence, et ses avocats, qui ne peuvent pas assister aux interrogatoires et n'ont pas accès aux pièces du dossier, ne s'expriment pas.
"Le procureur a le droit de l'interroger à n'importe quel moment, deux ou trois fois par jour. Il peut venir tôt le matin et tard le soir. Les interrogatoires durent une ou deux heures", explique encore Anthony Ghosn. Son père a été inculpé le 10 décembre pour minoration illégale de ses revenus dans des rapports annuels de Nissan remis aux autorités boursières.
Le 21 décembre, alors qu'il pouvait être théoriquement libéré sous caution, il a été remis en garde à vue pour de nouvelles charges. Il est soupçonné d'avoir fait couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels pendant la crise de 2008.
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