Le Royaume-Uni va probablement quitter l’Europe, même après cette défaite qui est la plus importante qu'un gouvernement britannique a jamais subi depuis les années 1920. Les députés anglais ont en effet refusé, avec 220 voix de majorité, l'accord de divorce qui avait été négocié par le gouvernement de Londres et le représentant européen, le Français Michel Barnier.
Un travail titanesque qui avait conduit à 500 pages d'accord. En réalité, la plupart des députés n'ont pas voté contre le Brexit, ils ont voté contre cet accord-là. Le principal point de blocage, c'est la frontière entre les deux Irlandes, celle du Sud, catholique, république indépendante et dans l'Europe, et celle du Nord, plutôt protestante, appartenant au Royaume-Uni, les deux parties étant évidemment sur la même île.
Installer une frontière entre les deux après le Brexit, c'était prendre le risque de rallumer la guerre de religion entre les deux, qui ne s'est éteinte qu'il y a vingt ans, et qui avait coûté de nombreuses vies. La seule solution était donc de maintenir une union douanière temporaire entre Royaume-Uni et Europe, mais les conservateurs radicaux n'en veulent pas.
En fait, les Anglais veulent à la fois rétablir les frontières avec le reste de l'Europe, et pas de frontières avec l'Irlande. Techniquement, ce n’est pas évident d'être à la fois vierge et enceinte.
Il devrait y avoir un vote de confiance sur le gouvernement, mais il est tout à fait possible que le Premier ministre Theresa May le gagne. Car personne ne veut vraiment sa place, dans une situation aussi inextricable. Le Brexit empoisonne la vie politique anglaise depuis deux ans et demi, l'irresponsabilité incroyable de la classe politique britannique a envenimé la situation, chacun poursuivant ses petits calculs politiques de court terme et rendant impossible tout accord.
À deux mois de l'échéance, le pays ne sait toujours pas s'il pourra continuer à commercer librement avec son premier partenaire, l'Europe.
Jusqu'ici, l'Europe s'y refuse. Il est probable qu'elle va
accepter de le faire dans les jours prochains, permettant à Theresa May de
proposer au vote un texte amendé. Sinon,il n'y a que deux solutions. Repousser
le terme prévu pour la sortie, le 29 mars prochain, mais il faut un accord
unanime des membres de l'Europe. Ou bien quitter l'Europe sans accord, et
prendre le risque de voir les frontières rétablies du jour au lendemain, c'est
à dire de voir les flux commerciaux chuter considérablement.
Dans le cas britannique, la question irlandaise a compliqué
les choses considérablement. Sur le fond, c'est tout à fait possible, encore
faut-il ne pas raconter des mensonges comme l'ont fait les promoteurs du
Brexit, qui ont laissé croire que tous les problèmes du Royaume allaient se
régler par le seul fait du divorce.
Encore faut-il avoir une stratégie, un plan
de vol, une idée des relations futures avec l'Europe, ce dont les Conservateurs
ont été incapables.
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