Avion de Malaysia Airlines disparu : dernière ligne droite pour retrouver les boîtes noires

Les manœuvres s'accélèrent dans l'océan indien. Lundi 7 avril, un navire australien a détecté plusieurs signaux susceptibles d'émaner des boîtes noires du MH370. Une découverte aussi spectaculaire qu'inespérée. 

Un mois après la disparition de l'avion de la Malaysia Airlines, les balises des boîtes noires peuvent cesser d'émettre à tout moment. De quoi compliquer considérablement la tâche des enquêteurs et réduire les chances de lever un jour le voile sur les zones d'ombres de la catastrophe.

Une véritable course contre la montre s'est engagée depuis lundi. Les recherches du Boeing 777 de Malaysia Airlines se concentrent désormais vers le fond de l'océan Indien, sur un arc de 600 km de longueur, très loin des côtes australiennes. 

Pour sonder les fonds marins, un véhicule sous-marin autonome, le robot Bluefin-21, doit être déployé dans les jours qui viennent dans la zone où des signaux acoustiques ont été captés.

Mettre la main sur les boîtes noires du vol MH370 qui reliait Kuala Lumpur et Pékin est primordial pour les enquêteurs. Leurs informations permettent la plupart du temps de récolter des données cruciales sur le vol. 

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26/02/2025 à 11:56 - 02m31s

Selon Robert Galan, expert aéronautique et auteur de On a retrouvé les boîtes noires, publié aux éditions Privat, "les boîtes noires permettent d'élucider 90% des catastrophes aériennes". 

Ce que les boîtes noires peuvent apprendre aux enquêteurs

Dans chaque avion, se trouvent deux boîtes noires, d'un poids de 7 à 10 kilos chacune. Localisées dans la queue de l'appareil, la partie qui résiste le mieux aux impacts, elles sont en réalité orange avec des bandes réfléchissantes, par convention internationale. Équipées d'une balise qui se déclenche en cas d'immersion, elles émettent des signaux à ultrason toutes les secondes pendant au moins trente jours consécutifs avec une portée moyenne de 2 km.
Le DFDR (Digital Flight Data Recorder) enregistre tous les paramètres du vol seconde par seconde sur une durée de 25 heures de vol, de la vitesse à l'altitude, en passant par la trajectoire. Le CVR (Cockpit Voice Recorder) est l'enregistreur de vol phonique. Il comprend les conversations mais aussi tous les sons et annonces entendus dans la cabine de pilotage. Une bande magnétique sans fin enregistre tout. Protégée par un alliage d'acier très dur, les boîtes résistent à de forts écrasements ainsi qu'à une immersion profonde.

Le mystère du Rio-Paris résolu après deux ans

Reste que rien ne permet d'assurer que les boîtes noires seront réellement exploitables. Si la thèse du détournement volontaire, privilégiée par les autorités malaisiennes, venait à se confirmer, il est possible que les auteurs du détournement aient neutralisé le CVR en l'isolant électriquement pendant le vol. L'étude du DFDR pourrait toutefois permettre de savoir si les pilotes ont dû répondre à des situations d'urgence.

Si les enquêteurs ne parviennent pas à retrouver les boîtes noires dans les jours qui viennent, tout n'est pas cependant perdu. Mais leur tâche va nettement se compliquer. Dans le cas du Rio Bravo - le vol AF447 Rio de Janeiro-Paris s'était abîmé dans l'océan Atlantique le 1er juin 2009 -, les enquêteurs n'avaient retrouvé les boîtes noires que deux ans plus tard, bien après l'extinction du signal sonore des balises. Mais elles avaient permis d'éclaircir le mystère du crash.