Au Venezuela, il faut être tiré au sort pour faire le plein d’essence

Le pays latino-américain vit de nouveau des pénuries d'essence, alors qu'il est lui-même producteur de pétrole.

Pour faire face à la pénurie de carburant, les automobilistes vénézuéliens sont désormais triés en fonction de leur plaque pour faire le plein.

Crédit : SIMON MAINA / AFP

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Le Venezuela, pourtant producteur de pétrole, fait à nouveau face - surtout en province - à une pénurie d'essence. L'une des raisons principales serait l'arrêt des activités de deux des plus grandes raffineries du pays, en raison de problèmes techniques. Aucune annonce officielle n'a été toutefois faite.

Pour éviter les interminables queues et tensions qu'elle génère, le gouverneur de Merida (ouest) Jehyson Guzman (pro-pouvoir) a mis en place une loterie, les stations-services s'étant vues assigner chacune deux numéros.

Tous les matins, elle désigne la station-essence dans laquelle les habitants peuvent faire leur plein en fonction du dernier chiffre de leur plaque d'immatriculation. "Les chiffres sortent à six heures du matin. La plupart des gens se précipitent dans leur véhicule sans penser à la pagaille que ça provoque dans la rue. Chacun essaye de se rendre à la station tirée au sort la plus proche avec la file d'attente la moins longue", a raconté à M6, Dicxon, un ouvrier.

Pour faire face à la pénurie de carburant, les automobilistes vénézuéliens sont désormais triés en fonction de leur plaque pour faire le plein. Chaque matin, à la radio, des numéros sont ainsi tirés au sort.
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— M6info (@m6info) June 12, 2023

Une respiration dans les prochains mois

Avant ce surprenant système, les files d'attente ressemblaient à un long, très long chemin de croix. "Il y a quelques années, j'ai passé six jours et cinq nuits à faire la queue et quand je suis arrivé à la station-service, ils ne m'ont donné que 30 litres de carburant", a expliqué Mario, un ingénieur vénézuélien de 69 ans.

Les réserves de pétrole du Venezuela sont parmi les plus importantes du monde. De nombreuses stations sont subventionnées pour que les prix ne suivent le rythme d'une inflation à trois chiffres sur les dernières années.

Mais la crise économique qui dure depuis une décennie favorise le marché noir du carburant aux frontières avec les pays voisins, et donc les pénuries. Et les problèmes récurrents de raffinerie et de distribution n'arrangent en rien la situation.

Les récents allègements de l'embargo américain sur le pétrole vénézuélien pourraient toutefois favoriser une respiration dans les prochains mois.

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