"Je suis content qu'un parti conservateur existe à nouveau en Allemagne", lance Frank Gerlach, fort applaudi par une trentaine de sympathisants anti-euro de l'AfD réunis à Bad Belzig, dans le Brandebourg qui renouvelle ce dimanche son parlement régional.
Cet avocat de 59 ans, habitant de Kleinmachnow, dans l'ex-RDA, est venu discuter, autour d'une bière, avec Alexander Gauland, tête de liste régionale d'Alternative für Deutschland (AfD, Alternative pour l'Allemagne), au premier étage d'une taverne du Brandebourg. Cette région à la fois rurale et industrielle encerclant Berlin est un bastion des sociaux-démocrates (SPD) depuis la Réunification il y a 24 ans.
"Divorcé" du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel, M. Gerlach explique à l'AFP : "les valeurs chrétiennes européennes conservatrices ne sont plus défendues par la CDU (...) comme le mariage traditionnel entre un homme et une femme".
Crédité de 9,5% des suffrages dans un récent sondage - soit largement plus du seuil des 5% nécessaires - l'AfD, tout jeune parti créé au printemps 2013, a toutes ses chances d'entrer au parlement régional, comme dans l'autre Land d'ex-RDA, la Thuringe (8%), qui vote aussi ce dimanche.
Star de la soirée, Alexander Gauland, 73 ans, membre fondateur d'Alternative für Deutschland, après avoir été 40 ans à la CDU, commence son discours par un problème concret : les demandeurs d'asile dont le nombre explose en Allemagne depuis deux ans.
A Doberlug-Kirchhain, sud du Brandebourg, les autorités ont prévu d'installer dans une ancienne caserne de la Bundeswehr un foyer pour accueillir 1.000 d'entre eux, "sans même en avoir informé" les 9.000 habitants. "De plus en plus de gens ont des réserves quant aux demandeurs d'asiles. Beaucoup restent ici alors qu'ils n'en ont pas le droit. La serviabilité des Allemands va finir par diminuer", lance cet ancien éditeur du quotidien Märkische Allgemeine Zeitung, le plus fort tirage du Brandebourg.
Kurt Blum, ingénieur de 60 ans, habitant de Potsdam, capitale du Brandebourg, opine. "J'ai décidé de devenir membre de l'AfD en août, car j'adhère à 70-75% à leur programme", confie à l'AFP cet ancien citoyen de RDA, qui "n'a jamais voté depuis la Réunification de l'Allemagne".
Et de citer comme première de ses préoccupations, la politique vis-à-vis des étrangers : "je suis pour une immigration contrôlée". C'est d'ailleurs l'un des slogans des affichettes que l'AfD a collé un peu partout sur les poteaux électriques de Bad Belzig.
Calme et posé, Gauland explique "qu'il préfère être appelé populiste que de tromper les électeurs en passant sous silence les vrais problèmes". Récemment attaqué pour avoir accepté sur sa liste électorale des membres du parti "Die Freiheit" qui flirte avec le racisme et l'islamophobie, il fait remarquer que "tout le monde a droit à une deuxième chance". En revanche, il le promet, il n'accueillera jamais dans ses rangs d'anciens membres du parti d'extrême-droite NPD.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte