Les analystes estiment ce mercredi 21 janvier que les dernière révélations indiquant que l'avion d'AirAsia en Indonésie serait monté trop vite avant de décrocher et de s'abîmer en mer présentent des "similarités assez frappantes" avec l'accident du Rio-Paris d'Air France en 2009.
Le ministre indonésien des Transports, Ignasius Jonan, avait révélé la veille que l'Airbus A320-200 d'AirAsia, qui avait décollé le 28 décembre de la ville de Surabaya pour Singapour avec 162 personnes à son bord, était monté à une vitesse (ascensionnelle ou verticale) de 6.000 pieds par minute (1.800 mètres/minute) avant de décrocher, alors qu'il était confronté à un temps très orageux.
Cette ascension était environ deux ou trois fois supérieure à la vitesse normale pour un avion de ligne, selon des experts.
Les deux enregistreurs de vol (boîtes noires) ont été repêchés et sont actuellement analysés par les enquêteurs qui doivent présenter un rapport préliminaire la semaine prochaine.
Alors qu'ils insistent sur le fait de ne pas tirer de conclusions trop hâtives sur les causes de l'accident, des analystes relèvent d'ores et déjà des similarités entre cet accident et celui de l'Airbus d'Air France qui assurait la liaison Paris-Rio (vol AF447) et s'est abîmé dans l'océan atlantique le 1er juin 2009, tuant ses 228 occupants.
"Les similarités sont assez frappantes", a déclaré Daniel Tsang, fondateur du cabinet-conseil Aspire Aviation, basé à Hong Kong.
L'Airbus A330 d'Air France avait été pris en difficulté dans une tempête tropicale, au passage de la zone de convergence intertropicale, à forte densité de cristaux de glace. Les sondes Pitot, qui permettent de déterminer la vitesse de l'appareil, avaient été temporairement obstruées, l'appareil était monté trop vite et avait décroché avant de s'écraser en mer, au large du Brésil.
Le crash d'AirAsia s'est également produit dans cette zone appelée aussi pot-au-noir, une ceinture entourant la Terre près de l'Equateur, où convergent des masses d'air chaudes et humides anticycloniques, une zone particulièrement redoutée en raison de sa grande instabilité météorologique.
Aux yeux de Tom Ballantyne, responsable du magazine Orient Aviation basé à Sydney, la vitesse ascensionnelle de l'avion d'AirAsia était "tout simplement phénoménale". "Je ne pense pas déjà avoir entendu quelque chose d'aussi considérable", a-t-il dit.
Il serait étrange que la météo à elle seule soit à l'origine d'une ascension aussi rapide, a observé l'expert, tout en ajoutant qu'une telle hypothèse n'était pas exclue si l'avion a rencontré une "cellule orageuse sans précédent".
"Il est possible que l'avion ait été pris dans une espèce de courant d'air ascendant qui l'a fait monter de milliers de pieds", observe-t-il.
Même si l'ascension rapide de l'appareil était "quelque chose de très déplorable", il est trop tôt pour avoir une idée précise de la cause de l'accident, relève pour sa part Gerry Soejatman, analyste indépendant en aéronautique, basé à Jakarta. "Bien qu'il y ait des similarités avec Air France, et que la météo semble être un facteur, nous ne pouvons pas en conclure que la météo ou du givrage ont été la cause (de l'accident) -- c'est trop tôt", souligne-t-il.
Les enquêteurs du Comité national indonésien de sécurité des Transports ont indiqué cette semaine qu'ils se concentraient désormais sur "l'éventualité de dommages à l'avion et les facteurs humains".
Des plongeurs ont repêché jusqu'ici 53 corps sur les 162 personnes à bord l'appareil. Parmi eux se trouvaient 155 Indonésiens, le copilote français Rémi Plesel, un Britannique, trois Sud-Coréens, un Malaisien et un Singapourien.
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