Si aucun dégât majeur n'a été déploré après une première grande marée, la façade atlantique retenait son souffle ce samedi 1er février. La marée haute de début de soirée conjuguait coefficient de marée élevé, forte houle et vagues géantes, le tout sur un littoral fragilisé.
"Le plus dur est passé", soufflait Lionel Quillet, maire de Loix sur l'île de Ré (Charente-Maritime), ce samedi. Deux millions d'euros de travaux d'urgence avaient été menés pour consolider les digues de secteurs malmenés par les intempéries fin décembre et traumatisés par la tempête Xynthia de 2010. Mais "nous restons en alerte", dans l'attente de la prochaine haute mer, a-t-il ajouté.
Un épisode "sèvère" de forte houle de nord-ouest, avec des vagues de huit mètres "en moyenne", est prévu sur le littoral entre le Mont-Saint-Michel et la Vendée ; un cocktail susceptible de provoquer "des événements un peu inquiétants", a prévenu Françoise Souliman, préfète déléguée de la zone de Défense et de sécurité Ouest, lors d'une conférence de presse à Rennes. Principale préoccupation : le nord-Finistère et l'ouest des Côtes d'Armor, des terres déjà endommagées par le passage de la tempête Dirk de Noël dernier.
Le maire de l'île de Sein, Jean-Pierre Kerloc'h, a raconté à l'AFP : "C'est la première fois que je vois une mer comme ça, c'est énorme". L'île a été balayée par la houle et des paquets de mer "énormes", et privée d'électricité. Décrivant un spectacle "dantesque", devant lequel "on se sent tout petit", l'élu a indiqué qu'une des deux gares maritimes de l'île finistérienne avait été "éclatée par un sac d'une tonne de sable placé pour la protéger, emporté comme un fétu de paille".
Dans le Finistère, une baie vitrée de la thalasso de Douarnenez a explosé sous les coups d'une vague, occasionnant des dégâts relativement importants, a-t-on appris auprès de la préfecture. Les fortes vagues ont également brisé neuf baies vitrées de la clinique de Roscoff, sans impact toutefois sur le fonctionnement de l'établissement, selon la même source. A Plouescat, une douzaine de personnes ont par ailleurs été évacuées préventivement.
Dans les Côtes-d'Armor, une douzaine de maisons ont été inondées par des vagues passées au-dessus de digues, dans le secteur de Plestin-les-Grèves, a indiqué la préfecture.
Plus au sud, la préfecture de la Gironde appelle
également "à la plus grande vigilance, notamment sur le littoral, en
raison du phénomène de houle importante". A la pointe du Cap Ferret, au
moins 50 mètres d'une digue de sable se sont effondrés dans la mer
ce samedi après-midi, sous l'effet de la houle et de la marée, a-t-on
appris auprès des gendarmes, qui précisent qu'aucune habitation n'est
menacée.
Dans les Landes, on annonce des vagues "de 4 à 5 m" depuis 18h ce samedi. "Le point critique se situera (dimanche) matin", avec de "possibles vagues de 7 à 8 m" et un éventuel phénomène de "type mascaret" à Vieux-Boucau et Mimizan, selon la préfecture.
L'ensemble de la façade atlantique
restait placé ce samedi par Météo France en vigilance orange en raison de
ces fortes vagues pouvant submerger, outre des portions du littoral
breton et de la Manche, celui des Pyrénées-Atlantiques, des Landes, de
la Gironde, de la Charente-Maritime, de la Loire-Atlantique et de la Vendée. Le phénomène s'atténuera progressivement par le nord dans la journée de dimanche, dit Météo France. Cinq
départements sont également en vigilance orange par crainte de
débordement des fleuves et des rivières (Finistère, Charente-Maritime,
Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques). Le phénomène est finalement
resté limité ce samedi matin.
Le vent et les pluies ayant finalement
été moins forts que prévu, le Finistère, qui avait été placé en vigilance rouge vendredi pour les risques de crues, est redescendu en vigilance orange. Dans ce département, où les autorités
craignaient que la rivière de Morlaix n'échappe à tout contrôle "il y a
eu moins d'eau (inondations, nldr) que prévu, 30 cm au lieu des 70
annoncés", s'est réjouie la maire de Morlaix Agnès Le Brun.
Selon
la préfecture de la Gironde, à 10h00, il y a bien eu quelques épisodes de débordement observés à Bordeaux, à Bègles, sur la Presqu'île d'Ambès ou les rives de l'estuaire de la Gironde, mais il n'y a eu "aucune
conséquence majeure". A Bayonne, où les commerçants du
Petit-Bayonne craignaient le pire vendredi soir du fait de sa position
au confluent de la rivière Nive et de l'Adour, "il y a eu pas mal d'eau,
un peu plus que vendredi matin, mais un peu moins que l'on ne pensait.
Les débordements se sont concentrés entre 5h30 et 6h00", a raconté Marc
Wittenberg, directeur général des services techniques : "Il y a eu par
endroits 30 à 40 cm d'eau, mais cela concerne très peu de points".
Dans
les Landes aussi, la tendance était à la décrue, selon la préfecture. A
Bordeaux,le pic de crue a été atteint vers 08H30. Sur plusieurs
secteurs de la rive droite, le fleuve a débordé sur les voies et dans
les rues, dont certaines ont été barrées, mais en principe aucun
domicile n'a été touché, a précisé le maire Alain Juppé.
A
Soulac-sur-Mer (Gironde), où se trouve l'immeuble de quatre étages "Le
Signal", devenu un symbole de l'érosion du littoral, tant il est
désormais à flanc de falaise, "la mer est montée, mais il n'y a pas eu
de vent ni de surcôte", a rapporté Yves Hérault, des services techniques
de la mairie. Ce samedi soir, en revanche, avec un coefficient de
marée de 114 et des vents de 100, à 120 km/h, il y aura de l'érosion,
a-t-il dit. Mais le Signal, dont les derniers habitants ont reçu l'ordre
de partir, "ne tombera pas! Nous avons des engins qui remettent du
sable après chaque marée".
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