Sur un marché ouvert depuis dix ans, mais dans la réalité assez cadenassé, le géant Total (cinquième groupe pétrolier mondial) veut poser sa patte sur la vente d'énergie domestique. L'irruption d'un acteur de ce gabarit plante tous les ingrédients que l'on a connu sur le marché de la téléphonie. Il va y avoir de la castagne pour les parts de marché, des bras de fer commerciaux et des bagarres sur les tarifs. Sur le fond, l'arrivée de Total n'est qu’une demi-surprise et certainement pas un caprice. C'est une séquence naturelle dans la stratégie de cette entreprise. À côté du pétrole, elle exploite d'immenses champs gaziers. Depuis quelques années, elle allonge le pas dans les énergies renouvelables, particulièrement dans le solaire avec, l'ambition d’être à terme un fournisseur d'énergie plus qu'une simple major du pétrole.
Total va donc entrer en compétition avec EDF et Engie. En a-t-elle les moyens ? C'est une puissance unique en France. Mais en dix ans, Direct Energie et l'Italien Eni, pas manchots et seuls concurrents des anciens monopoles, n'ont pu capter que 4 et 2% du marché de l'électricité et du gaz face aux anciens opérateurs historiques. EDF contrôle toujours 84% des compteurs électriques français, et Engie 75% du gaz.
Pour réussir son pari, devenir le premier opérateur alternatif en gaz et électricité des ménages, Total devra donc placer un coin entre ces deux mammouths. En clair, conquérir au moins 10% du marché dans ces deux activités et séduire 3 millions de foyers.
Ce n'est pas extravagant. La multinationale possède une marque connue mondialement, une surface financière qui inspire confiance, de gros moyens technologiques et l'avantage de démarrer sans héritage. Il y a aussi un bonus, c'est sa promesse : des prix inférieurs de 10% aux tarifs réglementés. Le géant a cinq ans pour convaincre. Autant dire que la compétition va secouer les entreprises en place. Théoriquement, pour le plus grand bénéficie du consommateur.
- Un autre champ de bataille s'ouvre : celui de la banque mobile. Crédit Agricole prépare déjà la contre-attaque face à la future Orange Bank.
-L'Insee révise à la hausse (1,8%) les prévisions de croissance de 2017.
06/20 à Gérald Darmanin, le ministre du Budget. Son Budget 2018 va encore accroître le nombre de niches fiscales : 457. Un manque à gagner pour les finances publiques de 100 milliards d'euros (+7% d'une année sur l'autre).