Les taxis ne décolèrent pas : pour la deuxième fois depuis le début
de l'année, en grève, ils ont manifesté lundi à Paris contre la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) et menacent de
poursuivre les blocages mardi 11 février. Lundi, plus d'un millier de taxis
partis à 08h00 des aéroports parisiens ont convergé à petite vitesse
dans l'après-midi sur le Champ-de-Mars, dans le centre de Paris, pour
dire "non à la mort programmée du taxi".
Certains taxis ont poursuivi des blocages au cours de la nuit de lundi à mardi, bien au delà de l'heure prévue pour la fin de la manifestation (18h00 lundi). Une opération était en cours dans la nuit sur le périphérique nord dans les deux sens de part et d'autre de la porte de la Chapelle, a affirmé peu après 3Hh0 à l'AFP Nordine Dahmane, délégué Force ouvrière. Une voie de circulation était laissée libre.
"Nous sommes 400 et ça commence à
grossir", a ajouté le syndicaliste selon lequel le mouvement "va
continuer". "On est là pour montrer que si on veut bloquer, on le peut." Il n'a pas exclu "un blocage total d'ici la fin de la semaine". Une
délégation de chauffeurs avait pourtant été reçue dans la soirée à
Matignon pendant environ deux heures, la nomination d'un "conciliateur"
étant évoquée. Mais, il n'y a "rien de concret, a déploré Dahmane.
Selon des sources aéroportuaires, quelque 800 taxis ont pris part à l'opération escargot menée depuis Roissy et 300 à Orly. Selon les syndicats (CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST), 5.000 à 6.000 taxis, dont une partie a rejoint directement le Champ-de-Mars, se sont mobilisés lundi, deux fois plus que le 10 janvier au vu des estimations des organisateurs.
A Marseille, près de 600 taxis ont participé à deux opérations escargot, selon le syndicat des taxis marseillais (STM) . Venue
manifester à Paris après une nuit de travail, Terline Pierre, 43 ans,
se désespère : "depuis cinq mois, je n'arrive plus à payer mes traites.
Mon chiffre d'affaires a été divisé par deux". La conductrice attribue
d'abord cette perte aux VTC, qui "se multiplient".
Longtemps
protégée, la profession est de plus en plus concurrencée par les
motos-taxis et les sociétés de VTC, qui ne peuvent travailler que sur
réservation mais que les taxis accusent de prendre des clients à la
volée. "Ils racolent aux aéroports", accusent les taxis.
L'enregistrement
d'un véhicule de VTC ne coûte que 100 euros alors que les licences des
taxis (à 80% artisans et propriétaires de leurs licences) se négocient
autour de 230.000 euros à Paris.
L'assouplissement de la législation en 2009 a favorisé la multiplication des VTC, qui ont gagné mercredi dernier une nouvelle partie en obtenant la suspension du décret leur imposant un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client. Cette décision provisoire du Conseil d'Etat a attisé la colère des syndicats de taxis qui jugeaient de toute façon ce décret insuffisamment protecteur.
Pour les calmer, le
gouvernement a annoncé samedi le lancement d'une "mission de
concertation" afin de "définir les conditions durables d'une concurrence
équilibrée entre les taxis et les VTC" d'ici à deux mois, et un
renforcement des contrôles. Mais après le mouvement d'ampleur de
lundi qui menace de se poursuivre, une nouvelle journée d'action
nationale est d'ores et déjà prévue le 13 mars à l'appel de huit
organisations de taxis, sauf si un accord est trouvé dans l'intervalle,
selon plusieurs médias, citant notamment Christian Delomel, président de
la chambre syndicale des artisans du taxi. Le 13 mars marque
l'anniversaire de la loi réglementant la profession de chauffeur de taxi
et datant de 1937.
Les syndicats réclament l'interdiction des
applications de réservation de VTC sur smartphone, un délai de
réservation minimum de 30 minutes et des courses d'un montant de 60
euros a minima. "Les taxis payent plus cher leur licence car ils
ont un monopole sur la maraude", la mission devra "faire respecter ce
monopole, mais il faut aussi réaffirmer que sur le marché de la
réservation, la concurrence des VTC est parfaitement loyale", a assuré à
l'AFP Benjamin Cardoso, président de LeCab.
Malgré l'augmentation
des licences distribuées ces dernières années par l'administration, les
taxis restent peu nombreux : quelque 55.000 dans l'hexagone, dont
environ 20.000 à Paris. Parallèlement, fin 2013, on recensait 6.500
entreprises de VTC (dont la moitié en Ile-de-France) exploitant quelque
12.400 véhicules.
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