Samsung a finalement sonné le glas du Galaxy Note 7. Moins de deux mois après sa commercialisation, le constructeur coréen a annoncé mardi 11 octobre l'arrêt total de la production du smartphone, mettant un terme à un désastre commercial inédit dans l'histoire de la téléphonie. L'entreprise demande également à ses clients de ne plus utiliser l'appareil. Les multiples cas de combustion de la batterie en lithium-ion observés à travers la planète ont eu raison du téléphone qui devait permettre à Samsung de rivaliser avec l'iPhone 7 d'Apple. Le programme d'échange n'a pas suffi à endiguer la crise : une nouvelle série d'incidents ces derniers jours a convaincu Samsung d'arrêter les frais. L'annonce du premier fabricant mondial de smartphones a fait plonger son titre, qui reculait de plus de 8% à Séoul mardi. Le fiasco pourrait coûter plus de 10 milliards de dollars à la société.
Après avoir annoncé lundi 10 octobre que la production du téléphone avait été suspendue en raison d'un risque d'explosion de la batterie, le Sud-Coréen s'est finalement résigné mardi à arrêter la vente et les échanges de son dernier modèle. L'ensemble des partenaires mondiaux de Samsung ont été tenus informés et il a été conseillé aux clients d'immédiatement "éteindre" leur "phablette". Les trois principaux opérateurs télécoms américains avaient déjà interrompu la vente des Note 7 quelques jours plus tôt.
Dans un communiqué, le premier fabricant mondial de smartphones a dit avoir pris cette décision pour permettre "une enquête approfondie" sur ces incidents qui l'ont déjà fortement plombé. Samsung a été contraint le 2 septembre d'ordonner le rappel de 2,5 millions d'exemplaires de son Note 7, une "phablette", terminal de taille intermédiaire entre le smartphone et la tablette.
Présenté à New York début août, le Galaxy Note 7 était le fleuron de la gamme de smartphones de Samsung. Avec son écran de 5,7 pouces, ses bords incurvés, son scanner d'iris et sa batterie puissante, il devait éclipser les derniers smartphones d'Apple dont la sortie était prévue un mois plus tard. Malgré un lancement fulgurant, Samsung a senti le vent tourner mi-août et un premier rappel du produit a été orchestré début septembre après des explosions signalées en Asie puis aux États-Unis du fait de batteries défectueuses.
Le programme de reprise des 2,5 millions d'appareils vendus dans le monde semblait se dérouler convenablement quand de nouveaux incidents ont été rapportés la semaine dernière sur des Galaxy Note 7 qui avaient pourtant été remplacés. "La sécurité des consommateurs est notre priorité, Samsung demande donc à tous les opérateurs et détaillants de cesser de vendre et d'échanger le Galaxy Note 7 tant que l'enquête se déroule", a écrit le groupe.
Samsung doit faire face à une contre-publicité d'une ampleur inédite alors que de nombreuses compagnies aériennes demandent au début de chaque vol aux propriétaires d'un Galaxy Note 7 de se faire connaître de l'équipage. En France, la Poste n'accepte plus les batteries en lithium de l'appareil dans ses colis. Le coup est terrible pour le groupe, qui, outre la concurrence d'Apple, doit composer avec celle des fabricants asiatiques, et désormais de Google, dans le mobile, qui pèse pour près de la moitié du chiffre d'affaires de l'entreprise.
Samsung misait sur le Galaxy Note 7, vendu 859 euros sans abonnement, pour soutenir sa croissance d'ici la fin de l'année. Entre la perte du chiffre d'affaires, le coût du programme de rappel et la mauvaise image désormais chevillée à la marque, les analystes estiment que la catastrophe industrielle pourrait finalement coûter plus de 10 milliards de dollars à Samsung. Pour l'heure, les ventes des autres modèles ne sont pas impactées. Le groupe reste numéro un du secteur avec 22,3% du marché mondial.
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