Ryanair : la compagnie à bas coût irlandaise en pleine turbulence
ÉDITO - La compagnie Ryanair s'enfonce dans les turbulences sociales avec l'annulation mercredi 12 septembre de plus du tiers de ses vols depuis et vers l'Allemagne en raison d'une grève.

Ryanair a du plomb dans l'aile. Le champion du low-cost pourrait affronter la plus grande grève de son histoire. Celle-ci est prévue pour le 28 septembre sur une échelle européenne. Ce n'est finalement qu'une demi-surprise, parce que ça chauffe chez Ryanair depuis plusieurs mois.
Il y a eu trente ans sans remous. Le calme absolu. Mais aujourd'hui, les turbulences sont là. Côté passager, il y a déjà près de 80 millions d'euros de dédommagement en attente après les grèves de juillet et août. La compagnie va devoir ouvrir son tiroir-caisse.
Michael O'Leary, c'est le Trump du transport aérien
Christian Menanteau
Côté personnel, les hôtesses et les stewards n'en peuvent plus de voir leur travail décompté simplement à partir du moment du décollage de l'avion. On ne compte pas les heures qui ont été passées à la préparation du voyage. Dans les cockpits, on est tout aussi excédé puisqu'on est généralement sous statut d'autoentrepreneur.
Résultat : des clients qui grognent, des pilotes qui abandonnent le manche. Mercredi 12 septembre, c'était par exemple tour des navigants allemands. Ce sont 150 des 400 vols qui ont été annulés au départ de l'Allemagne.
Un patron "grande gueule"
Le patron de Ryanair prévient qu'il ne va pas "s'écraser" devant les grèves. Michael O'Leary, c'est le Trump du transport aérien. Il appartient à la race des dirigeants qui considèrent que le management est un sport de combat.
C'est une vraie grande gueule, jamais en reste d'une provocation. Vous vous souvenez, il avait dit : "Je ferai circuler mes voyageurs debout, et puis après je leur ferai payer l'accès aux toilettes". Mais une fois que vous avez écoutez ses saillies, il faut bien noter que c'est quand même un dirigeant extrêmement avisé.
Ryanair a transporté l'année dernière 130 millions de passagers. Elle a gagné 1,4 milliard d'euros. Le marché du transport aérien est très favorable encore au low-cost. Il n'y a pas beaucoup d'arguments pour lui pour qu'il joue les gros bras.
Le modèle du low-cost à revoir ?
Aller au conflit ? Ce n'est pas du tout dans son intérêt. D'abord parce qu'il a de grandes ambitions : il veut transporter 200 millions de personnes. Ensuite il y a une pénurie de pilotes sur le marché européen et mondial.
Enfin la Commission européenne a Michael O'Leary dans le collimateur. Il est dans le radar. Il y en a marre de ces histoires de pilotes localisés on ne sait pas trop où ! Les voyageurs adorent tous le low-cost, mais ils voient le peu de considération qui leur est accordé.
Ce qui est en jeu, c'est le modèle du low-cost en général. Et ça, c'est "monsieur Ryanair" qui va devoir peut-être montrer la nouvelle voie.
Le plus
Les défaillances d'entreprise sont en recul de 5,8% sur les douze derniers mois.
La note du jour
13/20 à NEOM. C'est une petite PMEde l'éolien qui vient de décrocher un marché extraordinaire : elle va fournir l'énergie du data-center de Google en Finlande.