Ils ont été cajolés le temps du Salon de l'Agriculture à Paris. Depuis, leurs dossiers ont disparu du débat électoral. Les candidats à la présidentielle réservent pourtant une place non négligeable à ce secteur toujours important. Tous les prétendants reconnaissent le sérieux de la crise que traversent nos campagnes. Un consensus qui se traduit par des rapprochements singuliers : Jean-Luc Mélenchon promet une réforme agraire créatrice de 300.000 emplois. Elle fleure bon son XXe siècle, mais il partage aussi avec Marine Le Pen l'ambition d’une agriculture familiale, avec des circuits courts, et la fin de la PAC, enterrée avec ses accords commerciaux.
À l'inverse, Emmanuel Macron et François Fillon se rejoignent dans le maintien de la PAC, à condition qu’elle soit allégée et simplifiée. Mais comme rien n'est simple dans cette campagne, il y a aussi de profondes divergences. Les partisans d'une agriculture productiviste, riche en agrochimie, principalement soutenue par François Fillon et Marine Le Pen, qui s'opposent aux tenants du respect de l'environnement, qui ont pour chef de file Benoît Hamon.
L'écart se creuse entre les évolutions économiques et notre imaginaire champêtre
Christian Menanteau
Le projet Fillon est clair : priorité à la compétitivité, donc aux baisses de charges, à l'effacement des normes et à la fin des interdits sur les pesticides. Benoît Hamon prône une transition agricole avec 5 milliards d'investissements, une TVA réduites pour le bio et une lutte active contre les pesticides (une pomme subit 35 traitements, pas tous à l'eau claire).
Marine Le Pen est plus radicale : c'est "bonjour la PAF (Politique agricole familiale), adieu la PAC". Au menu : un contrôle des importations et un protectionnisme en faveur des produits français. Emmanuel Macron souhaite, lui, montée en gamme de nos productions grâce à un plan d’investissement de 5 milliards vers l'agriculture raisonnée et les circuits courts, tout en favorisant l'agriculture intensive pour l'exportation.
L'écart se creuse entre les évolutions économiques et notre imaginaire champêtre. Mais aucun candidat ne néglige pour autant ce sillon. Jean Lassalle veut ainsi y consacrer 3 milliards pris sur la PAC, imposer le retour des quotas de production et celui des familles dans les fermes. Le berger des Pyrénées veut faire de nos campagnes une grande cause nationale.
Sur ce terrain, il pourrait croiser Philippe Poutou. Le NPA veut 100% de bio dans dix ans et compte tester chez nous l'expérience des coopératives collectivistes de la révolution espagnole. La diversité des propositions est à la hauteur du taux d'abstention (50%) prévu chez nos paysans.
13/20 à Enedis. L'ex-ERDF pose 19.000 compteurs communicants d'électricité par jour, ce qui devrait à terme faciliter la production par les Français d'une partie de leur propre électricité.
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