Pourquoi les paradis fiscaux ont-ils le vent en poupe ?

Vous qui avez rempli votre déclaration de revenus, vous pensiez que les paradis fiscaux étaient à bout de souffle ? Vous pensiez que depuis l'affaire Cahuzac, le scandale UBS aux États-Unis, les Panama Papers il y a quelques mois, c'était terminé ? Détrompez-vous, la récente étude du Boston Consulting Group (BCG) prévient : la richesse accumulée offshore (c'est-à-dire en dehors du pays d'origine) a augmenté de 3% l'année dernière. Cet appétit pour l'offshore n'est pas prêt de s'éteindre. Dans les centres offshore, si vous n'êtes pas résident, on vous assure toujours une petite fiscalité et la discrétion.

Il y a pourtant eu des mesures de prises. La Suisse, qui est le premier à abriter l'argent des exilés fiscaux, a promis la fin du secret bancaire pour dans deux ans. Mais ce n'est pas pour ça qu'elle va mettre fin à ses conditions fiscales avantageuses. Après l'affaire Panama Papers, le Panama est revenu dans la liste noire de la France. UBS, la banque suisse qui incitait ses clients américains à placer leur argent à Berne, a dû payer une amende énorme à Washington, mais ça continue.

Vous avez un tuyau vous pour obtenir un taux d’intérêt à 10% en ce moment ?

Bénédicte Tassart

Le G20 (les vingt pays les plus puissants de la planète) font actuellement beaucoup pour contrecarrer les paradis fiscaux. Mais regardez la Grande-Bretagne : c'est le porte-drapeau de la lutte contre la fraude fiscale. Et pourtant elle possède toujours quatorze territoires outre-mer, comme les Îles Caïmans, et trois dépendances du Royaume, comme l'île de Jersey, qui font les yeux doux aux riches. Même David Cameron, le Premier ministre, a avoué avoir hérité de son père d'un compte aux Bahamas.

Pourquoi ceux qui gagnent plus de 88 millions d'euros par an arrivent à faire croître leur patrimoine financier de près de 10% par an ? Vous avez un tuyau vous pour obtenir un taux d’intérêt à 10% en ce moment ? Les millionnaires, ceux du Moyen-Orient, d'Asie, des États-Unis ou d'Europe, connaissent toujours le chemin des paradis fiscaux. Il y a dix ans, certains s’étonnaient déjà que Bono, le chanteur de U2, mette ses revenus à l'abri aux Pays-Bas alors qu'il se faisait le combattant des inégalités.

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