Il n'y a pas eu de miracle : Harry Potter n’est pas encore stagiaire chez Air France. Ces bons premiers résultats (118 millions d'euros de bénéfices en 2015) sont le fruit de restructurations bien menées et des efforts du personnel au sol et en cabine. À cela s'est ajoutée la très forte baisse des prix du kérosène. L’économie de carburant pour Air France durant l’exercice, c’est un montant théorique de 3 milliards de dollars. L’addition de ces deux facteurs permet à la compagnie de sortir de la zone de risque extrême. Les investisseurs l’ont bien compris qui ont relancé la valeur de l’entreprise de 10% en une seule séance.
Dans cet horizon qui se dégage, il y a encore quelques turbulences à éviter. La pire serait que les pilotes se lancent dans un remake de la "cagnotte à la Chirac". Au prétexte d’un léger mieux, on stoppe tout effort de compétitivité.
C’est pour cela que le patron d’Air France veut des départs volontaires. La compagnie française ne vole toujours pas en première division. Elle dégage dix fois moins de profits que British Airways ou Lufthansa, et trente fois moins que partenaire américain Delta. Pis encore : 40% de ses lignes long courrier ne sont pas rentables. Si sa dette diminue, elle reste imposante : plus de 4 milliards d'euros.
Il faut rester lucide : les concurrents font eux aussi le plein des avions à bas prix et leurs efforts de compétitivité sont très en avance. Ce qui fait que le coût au siège en France - c’est le juge de paix de cette industrie - reste toujours supérieur aux grands pavillons allemands, britanniques, asiatiques et moyen-orientaux.
Le danger du déclassement est donc toujours possible. Là encore, il va falloir regarder du côté de l’État actionnaire. Il a été performant dans l’alliance avec KLM. Il ne faudrait pas qu'il soit dans l’évolution sociale. Pour être clair, qu’il répète chez Air France le mauvais récital du dossier taxis vs VTC.
Autre bonne nouvelle : cette compétition peut profiter aux passagers d’Air France. Ils devraient bénéficier de billets moins chers. D’abord parce que le pétrole va rester suffisamment bas pour que la compagnie économise 2 milliards supplémentaires en 2016. Ensuite parce qu’il va falloir tenir des parts de marché dans un ciel où il y a de plus en plus de sièges disponibles. Enfin après les low-cost moyen-courrier s’annoncent les low-cost transatlantiques. On parle d'aller-retour entre 300 et 500 euros à destination de New York et Los Angeles.
L'OCDE jette un froid : selon l'organisation, l'économie mondiale ne décollera pas cette année.
12/20 Zodiac qui va rapatrier, pour sécuriser la qualité de ses produits, la fabrication de son fameux canot pneumatique de Chine à Ayguesvives, près de Toulouse.
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