La Cour des comptes étrille Pole Emploi dans un rapport rendu public ce jeudi 2 juillet. À premier lecture, le diagnostic est foudroyant : l'agence ne fait pas son boulot. Elle ne remet en selle que 13% des chômeurs qui passent dans ses services. À ce niveau d’efficacité, il est légitime que la Cour s’interroge sur le fonctionnement d’un service public qui, sur le papier, est impressionnant.
Pôle Emploi, c’est 53.000 agents répartis dans plus de 1.000 bureaux dotés d’un budget annuel de 5 milliards d'euros. Sans oublier les récents 4.000 recrutements en CDI. Cette machine impressionnante ne traiterait au final qu'un chômeur sur huit. De quoi se poser des questions sur le travail réalisé au quotidien en faveur des 5 millions d’inscrits et sur l’intérêt de la fusion entre l’ANPE et des Assedic.
Pour la Cour des comptes, cette fusion devait créer un choc d’efficacité. Elle n’aura produit qu'un choc de coûts, notamment salariaux. Au terme de la fusion, le salaire brut moyen dans la nouvelle agence a, en effet, augmenté de 22%, c’est-à-dire de 7.000 euros en moyenne par agent. C’est beaucoup quand, dans le même temps, la collecte des offres d’emploi s’affiche, selon la Cour, en baisse de 30% par rapport à 2007.
Face de tels éléments chiffrés, on se dit que le coup de trique des magistrats est justifié. Mais il doit pourtant être un peu nuancé. Pôle Emploi récolte aussi les échecs de nos politiques économiques de ces dernières années. Depuis 2008, le nombre d’inscrit a augmenté de 59%. Aujourd'hui, un conseiller est en charge de 120 à 250 demandeurs d’emploi, contre 60 seulement il y a cinq ans.
Le service public de l’emploi doit être sérieusement remanié - plus de professionnalisme, moins d’absentéisme -, mais il n'est que le reflet d’une économie dont le marché du travail est congelé.
Si on confiait ce service au secteur privé, serait-il plus efficace ? C’est là que la Cour des comptes n’a fait que la moitié de son boulot. Il existe un travail universitaire très approfondi qui démontre que l’accompagnement renforcé réalisé par Pôle Emploi est plus efficace et moins coûteux que celui du secteur privé.
Tacler Pôle Emploi c’est certainement nécessaire et utile, mais c’est regarder le doigt alors qu’il faut viser la Lune. Le problème de fond est connu : il n’y a pas ou presque plus de travail en France pour la main-d'œuvre peu qualifiée. Le délabrement de notre système de formation accentue cette faille.
Pôle Emploi n'est qu'un intermédiaire. Avec les clients les plus difficiles, mais sans aucune maîtrise sur la marchandise qui est le travail.
15/20 à Anne Hidalgo. La maire de Paris poursuit l'implantation de structures dédiées à l'accompagnement des jeunes entreprises. Avec l'ouverture de Cargo tourné vers le numérique et avant l'ouverture de la Halle Freyssinet, lancé par Xavier Niel, ce sont 40 structures qui accueillent les start-up dans la capitale.
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