Au large du Congo, sur l'océan Atlantique, se trouve l'une des plateformes pétrolières en mer de Total Énergie. Mesurant 250 mètres de long et 44 mètres de large, le paquebot s'apparente à un immense échafaudage avec ses tuyaux blanc et jaune. Le monstre de métal pèse plus de 800.000 tonnes. Sur cette plateforme, 10 millions de litres de pétrole sont pompés en 24h.
Une fois récolté, le précieux or noir est ensuite purifié de toutes ses impuretés, sel, eau et gaz. Le pétrole devient ainsi brut et prend l'apparence d'un liquide noir et visqueux. Avant de quitter la station, le pétrole doit passer un contrôle qualité. Des chimistes analysent des échantillons de la production. "On doit déterminer le pourcentage de l'eau qui se trouve piégée dans l'huile. On doit être inférieur ou égal à 0,05", explique un technicien de laboratoire.
Pour rejoindre la terre ferme, l'or noir traverse ensuite 75 kilomètres de tuyaux sous-marins jusqu’au Terminal de Djeno. Le brut homologué est ensuite envoyé à destination du monde entier, comme les raffineries de Gonfreville-l’Orcher et de Donges, en France, à 6.000 km du gisement congolais.
En plus de pomper le pétrole, la plateforme doit loger et nourrir tous ceux qui y travaillent. Isolées en mer, à 75 kilomètres des côtes, deux équipes de 200 personnes travaillent à tour de rôle. Les salariés n'ont pas la possibilité de faire l'aller-retour chez eux tous les jours. Les rythmes varient selon les postes, cela va de deux semaines à un mois en mer.
Les journées sont longues, de 6h à 18h, 6 jours sur 7. En contrepartie, les salariés passent ensuite le même nombre de jours de repos, sur la terre ferme. Pour se reposer en dehors de leurs heures de travail, les employés ont accès à une salle de sport, une salle télé ainsi qu'une salle de jeu. Mais l'endroit qui rassemble le plus, c'est le restaurant. Pour être sûr de ne manquer de rien, les cuisiniers ont un stock de provisions pour deux à trois mois et la plateforme est régulièrement réapprovisionnée.
Selon les Nations unies, les combustibles fossiles sont responsables de 75% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial et 90% des émissions de dioxyde de carbone. Alors ces monstres de métal, ont-ils toujours leur place sur nos océans ? Pour Juliette Renaud, coordinatrice de l'ONG des Amis de la Terre, le constat est clair : "on ne peut plus se permettre d'ouvrir de nouveau gisement d'énergies fossiles. Il faudrait même mettre fin à des exploitations qui sont en cours en raison de leur impact sur le changement climatique", assure-t-elle.
Chez Total, on réfléchit déjà une deuxième vie pour ces plateformes vieillissantes pour rentabiliser leur installation. Des études sont actuellement menées pour imaginer la reconversion de ces plateformes dans plusieurs années.
Mais selon Juliette Renaud, le secteur pétro-gazier est en partie responsable de notre lente transition écologique. "La sortie des énergies fossiles est vraiment urgente, mais le problème, c'est que l'on perd énormément de temps. Le constat a été fait depuis de nombreuses années déjà, ce qui manque, c'est la volonté politique et cette volonté politique est affectée par l'influence des lobbys du secteur pétro-gazier qui eux veulent continuer le plus longtemps possible", soutient-elle.
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