C'est un laboratoire ultra-secret. Fermé par une porte-blindée, dix experts seulement y ont accès. Parmi eux, Jean-Michel Grimale est notre guide pour la visite. "Il faut présenter le badge devant le lecteur. Au-delà d'une dizaine de secondes, le système d'alarme se met en marche", explique l'employé à la direction des billets.
Une fois la porte vite refermée, pour éviter la venue en quelques secondes des agents de sécurité, une petite pièce remplie de microscopes, de gros instruments scientifiques et d'ordinateurs se déploie. Ici, les billets sont analysés sous toutes les coutures avec une lumière infrarouge, ultraviolette.
Au fond à gauche, une armoire assez discrète contient les billets les mieux imités de toute l'Union européenne. C'est en observant ces billets contrefaits que les prochains vont être améliorés, avec une sécurité renforcée. On nous ouvre exceptionnellement cette armoire secrète fermée par un code.
"Le système est conçu pour que deux personnes soient nécessaires pour ouvrir le coffre. De sorte que chacune doit connaître une combinaison qui garantit une sûreté encore plus importante", explique notre guide. À l'intérieur, des séries de billets de 5, 10, 20 et parfois jusqu'à 500 euros. Tous sont régulièrement analysés par les experts du laboratoire.
Entre le moment où un billet entre en circulation et celui où les experts ont commencé à travailler dessus, il faut compter plus de dix ans. En 2002, au moment du passage à l'euro, les équipes européennes passaient déjà au crible les billets pour repérer tous les défauts et préparer la prochaine génération. La sécurité est primordiale : un billet ne doit pouvoir être copié par personne.
La moindre parcelle des billets est discutée. La matière, les couleurs, les points, les signes distinctifs, tout est sélectionné minutieusement. Rien que pour un petit dessin, il faut des mois de travail et de nombreux allers-retours entre les experts. Sans oublier une idée qui convienne aux 18 pays qui utilisent la monnaie unique. La Tour Eiffel, par exemple, plairait très peu aux autres pays.
Quand bien même des faux-billets parviennent à entrer en circulation, c'est ici qu'ils achèvent leur parcours. Mais ils sont peu fréquents. Déjà, tous les billets qui sortent des distributeurs automatiques sont triés par des machines qui repèrent le moindre défaut de conception. Les billets suspects sont immédiatement retirés du circuit.
Les commerçants sont attentifs aussi. Si bien qu'il y a peu de chance d'en croiser. "Vous effectuez un achat, on vous rend la monnaie. Cela signifie qu'on estime que la probabilité que vous receviez une contrefaçon est quasiment nulle. Ça arrive tous les 50 ans à peu près", explique l'expert.
Il est également possible de vérifier par soi-même grâce à une méthode assez simple. Le bruit du billet quand on le secoue. Au laboratoire de la BCE, le test grandeur nature est éloquent. Le billet authentique émet un son plus craquant que son avatar falsifié. Mais toutes ces techniques qui rendent les billets uniques ont un prix. 32 millions d'euros rien que pour la création des billets de 10 euros qui entrent en circulation aujourd'hui.
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