Les ventes de logements neufs rebondissent fortement
REPLAY - REPLAY / ÉDITO - Les ventes de logements neufs réalisées par les promoteurs ont grimpé de 19,3% sur un an au premier semestre. Voit-on le bout du tunnel ?
Cela va franchement mieux dans l'immobilier. Le secteur pourrait même à court terme sortir de la zone rouge. Il faut dire qu’il y a urgence : 30.000 emplois ont disparu l’an dernier dans le bâtiment, et 45 000 destructions de postes sont encore attendues cette année. Il reste quand même des réserves à lever. En premier lieu, il ne s'agit encore pour l’instant que de logements construits par les promoteurs privés. C'est une petite partie du marché.
Ensuite, cette belle embellie est essentiellement portée par des investisseurs. Or, l’explosion de la vente de studios locatifs est le signe que les investisseurs chassés par les dispositions de la loi Duflot reviennent sur le marché depuis les mesures correctrices du gouvernement. En revanche, le marché des résidences principales patine, voire recule dans les grandes villes.
Ces réserves techniques posées, les chiffres livrés par le ministère comme par la Fédération des promoteurs immobiliers, sont les meilleurs depuis 2011.
Un cycle de construction encore trop long
Mécaniquement, cela ne peut être que positif. Les promoteurs ne lançaient plus aucun nouveau chantier tant qu'ils avaient des stocks d’invendus sur les bras. Depuis janvier, 24.800 logements éligibles aux dispositifs Pinel ont été écoulés. Les réservations sur programme sont en hausse de 23%. La seule filiale d’un grand du secteur, comme Bouygues, a déjà accumulé 832 millions d'euros de réservation au premier semestre. Les professionnels voient le bout du tunnel.
Ce devrait être bon pour l’emploi. Mais il faudra être patient. Il y a toujours un décalage d’environ douze mois entre la vente d’un programme établi et le premier coup de pioches. Les recrutements significatifs seront donc pour l’automne 2016.
Ensuite pour que le secteur prenne vraiment son rythme de croisière, il y a encore deux obstacles à franchir. D'abord baisser le prix du mètre-carré. Celui-ci coûte très cher en France : 3.900 euros en moyenne nationale. Un niveau qui exclut les jeunes ménages urbains et les revenus modestes. Cela revient aussi à ouvrir une nouvelle fois le dossier des délais de construction (produire un logement, c’est un cycle de six ans en France, contre trois en Grande-Bretagne ou en Allemagne) et de l’empilement coûteux des normes.
Autre grain de grain de sable : la volonté de certains au PS de rogner le aides à l’immobilier dans le projet de Budget à venir. Cela pourrait bloquer ou en tout cas freiner ce regain d’activité.
La note du jour
14/20 à Xavier Hurstel. Le PDG du PMU finalise une opération qui lui donnera le contrôle du premier opérateur hippique allemand. C'est un bonne nouvelle pour l'ensemble de la filière hippique française, et accessoirement pour Bercy.
