Manuel Valls aime l’entreprise. Les Français aussi, et pas du bout des lèvres. Ils embrassent les entreprises avec fougue : 89% les trouvent attractives, selon un sondage Ipsos Steria(*).
C'est un changement de pied magistral. Il y a seulement dix ans, nous étions à peine 50% à marquer de l’intérêt et de la compréhension pour le monde de l’économie et de l’entreprise.
Dans cette enquête d’opinion, on découvre même que ce sont les salariés du privé qui sont les plus attachés à leur job et aussi les plus impliqués. Contre bien des idées reçues, la garantie de l’emploi à vie n’est pas toujours la clé du plaisir au travail.
Qu’est ce qui explique ce virage à 180 degrés ? Certainement pas l’air du temps. L’OCDE nous rappelle que l’économie française reste au creux de la vague. C’est plus profondément la prise en compte par l’opinion des grandes mutations économiques, technologiques et géopolitiques, qui explique ce mouvement.
Quand l’Etat montre ses limites, les entreprises retrouvent du crédit
Christian Menanteau
Les Français tirent aussi les leçons de l’impuissance des pouvoirs publics à enrayer depuis vingt ans notre chômage massif. Quand l’État montre ses limites, les entreprises retrouvent du crédit. Sans surprise, nous estimons que la sphère publique n’est pas une bonne gestionnaire. Ses moteurs consomment 57% de la richesse nationale pour des rendements très faibles.
Considérer que ce sont les sociétés, petites ou grandes, qui créent la richesse, l’investissement et l’emploi, est devenu une évidence. Du coup, les sondés attendent de la part de nos responsables politiques, patronaux et syndicaux, plus de maturité et moins de conservatisme dans le traitement de ces dossiers.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, toutes les familles politiques adhèrent à cette évolution. Il n’y a globalement plus de fracture profonde entre la droite et la gauche sur ces sujets. À l’exception - et encore, car elle assez peu virulente - du PC et du Front de Gauche, on note que 82% des Français (dont 74% des sympathisants socialistes) considèrent que l’État doit faire confiance aux entreprises et leur donner plus de liberté.
Les Français, bien plus lucides que leurs dirigeants de tous bords, estiment à plus de 80% que l’environnement fiscal, juridique et administratif, décourage la création d’entreprises en France. Un constat qui devrait encourager Emmanuel Macron dans ses entreprises de dépoussiérage.
(*) Enquête réalisée, par Internet du 7 au 12 novembre, auprès de 1003 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
Si on est plutôt bien dans ses baskets dans le secteur privé, c'est loin d'être le cas dans les collectivités locales. L'absentéisme au travail y explose littéralement depuis 2007 : 25 jours par an et par agent, en moyenne. Soit c'est le bagne, soit on y abuse du système. Dans les deux cas, il va falloir agir.
13/20 à Valérie Rabault. Le rapporteur du Budget à l'Assemblée nationale veut revenir sur l'extension aveugle de la défiscalisation totale des grandes compétions en France, promise dans la foulée de l'exonération dont va bénéficier l'Euro 2016. Un dossier qui n'est pas bouclé.