On avait crû à une éclaircie, avec la baisse du chômage en janvier. Et voilà qu'il repart à la hausse. C'est une augmentation qui n'a rien d'anecdotique. Plus de 12.000 chômeurs supplémentaires en février. Le nombre total de sans-emploi en France atteint aujourd'hui le chiffre de 3,5 millions. Si on prend la mesure large, on arrive à 5,5 millions.
"Nous allons vivre une reprise sans emploi", commencent déjà se dire certains experts. On connaît ces arguments : cela réapparaît à chaque reprise. Ils sont heureusement toujours démentis par les faits. Il suffit d'ailleurs de regarder autour de nous. Le chômage baisse dans tous les pays de l'Union européenne, sauf en Italie et en France.
C'est bien la preuve que la reprise crée des emplois ailleurs. C'est la France qui est sans emploi, et pas la reprise.
On n'a jamais vu de reprise sans emploi
François Lenglet
Pourquoi cette exception française ? Parce que notre pays est un peu désynchronisé par rapport à ses voisins. L'activité y est plus faible qu'ailleurs. Quel que soit l'indicateur économique que vous regardez (le moral des consommateurs, des chefs d'entreprise, l'investissement ou le chômage), dans les autres pays ça va nettement mieux qu'avant. En France ? Un petit peu mieux seulement. Comme si la reprise ne parvenait pas à prendre pied chez nous.
Pas ou pas encore ? C'est toute la question. On peut penser que c'est plutôt "pas encore". Cette alternance de chiffres bons et mauvais signale quand même une stabilisation. Il est probable que la reprise finisse par s'installer aussi chez nous. Si les autres vont mieux, ils vont nous entraîner. La France va alors créer des emplois. On n'a jamais vu de reprise sans emploi.
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