L'exécutif a annoncé mardi 3 octobre avoir trouvé un "compromis" avec les collectivités locales permettant de relancer le projet du canal Seine-Nord à grand gabarit. Si ce projet resurgit régulièrement depuis trente ans, c'est qu'il ne manque pas d'atouts. Cette future infrastructure est, en effet, pertinente sur quatre des impératifs qui s'imposent avant toute décision de grande ampleur. D'abord, elle est économiquement cohérente. Ce canal, qui va relier Compiègne à Douai, va rapprocher le bassin parisien de la très dynamique région des Flandres. Ensuite, elle est écologiquement responsable : bien géré, ce sillon navigable long de 107 kilomètres devrait permettre d'alléger l’intense trafic routier qui sature l'autoroute du Nord. Un convoi fluvial, c'est l’équivalent de 220 camions.
Elle est également socialement positive : la construction de sept écluses, de 61 ponts et la mise au grand gabarit de l'actuel canal va mobiliser de 6.000 à 15.000 emplois durant sept ans. Enfin c'est un bon outil d'aménagement du territoire. Le canal va irriguer une région, les Hauts-de-France, où le chômage et la désindustrialisation sont supérieurs à la moyenne nationale. Avec en prime la possibilité de désenclaver le port de Dunkerque. C'est par ailleurs un projet moins coûteux qu'un énième TGV qui roulerait à perte et beaucoup plus structurant.
Ce projet était gelé depuis plus de dix ans pour raisons financières. Cet obstacle est levé. L'Union européenne mettra la main à la poche pour près de 2 milliards, l'État pour 1 milliard, et les collectivisé territoriales piloteront ce dossier pour un montant identique. Seul bémol : la ligne rouge de nouvelles taxes devrait être rapidement franchie.
Maintenant que le feu vert est annoncé, c'est du côté de l'efficacité économique qu'il va falloir surveiller l'affaire. Les promoteurs devront surmonter trois obstacles. D'abord celui du transfert de la route et du rail vers les péniches (le fluvial est quatre fois moins cher, mais quinze fois plus long, ce qui suppose de fortes anticipations).
Tout aussi stratégique : l'organisation de plateformes de transit performantes sur cette nouvelle voie (là ce sont les entrepreneurs qui devront montrer leur détermination). Derrière haie à franchir : celle des lobbies route-rail et conservateurs de tous poils. Avant sa première écluse, ce canal ne sera certainement pas un long fleuve tranquille.
Bientôt une nouvelle banque sur le marché : Orange Bank va enfin voir le jour. Le lancement est prévu le 2 novembre.
08/20 à Elon Musk. Le génial entrepreneur californien nous avait promis des nouveaux véhicules en veux-tu en voilà. Il n'arrive pas en produire plus de 260 exemplaires par semaine.