L'État islamique, qui contrôle un tiers du territoire irakien et un quart de la Syrie, aurait un budget de deux milliards de dollars et, qui plus est, un solde budgétaire excédentaire de 250 millions de dollars.
L'organisation annonce consacrer cette somme à ce qu'elle appelle ses "opérations extérieures", c'est-à-dire le terrorisme. L'information provient du journal qatari al-Araby al Jadeed, qui a fait une interview de responsables religieux de l'organisation.
On a vraiment l'impression d'une provocation. Ce sont des professionnels de la communication. Mais l'argent est bien réel. Daesh est la plus riche organisation terroriste qui ait jamais existé.
Contrairement aux autres - Al-Qaïda en particulier -, elle dispose de ressources propres : 40.000 barils de pétrole extraits par jour et revendus au marché noir, la contrebande d'antiquités volées, le produit d'impôts levés sur son territoire. Tout cela produit au moins trois millions de dollars par jour de recettes.
Des impôts, cela veut dire qu'il y a un système fiscal qui fonctionne. Les salaires sont taxés à 50%. Les camions se voient frappés d'une taxe de 10% de la valeur de leur chargement pour circuler. Les commerces doivent également reverser une part significative de leur chiffre d'affaires, payée indifféremment en dinars irakiens, en livres syriennes ou en dollars américains.
Tous ces impôts commencent d'ailleurs à susciter des mécontentements populaires dans une région où le revenu est extrêmement faible, sauf pour les soldats de Daesh, qui sont payés plusieurs centaines de dollars par mois. Un mécontentement d'autant plus vif que le prix de la nourriture et des soins médicaux a explosé, malgré la tentative de blocage par le pseudo-gouvernement.
Sur ce territoire, on est face à une économie de survie et de petit commerce, à part l'exploitation des puits de pétrole, où Daesh profite des infrastructures qu'elle a confisquées.
Dans la partie syrienne curieusement, l'électricité fonctionne toujours. Damas ne l'a pas coupée, par peur de répercutions sur son propre réseau. Daesh a pris le contrôle de barrages hydrauliques stratégiques pour la Syrie, et exerce un chantage.
Tous ces impôts commencent d'ailleurs à susciter des mécontentements populaires
François Lenglet
Dans la partie irakienne, tout fonctionne avec des générateurs. Bagdad a déconnecté la ville de Mossoul de son réseau lorsque cette région est passée sous le contrôle des terroristes. Curieusement, le gouvernement irakien continue à payer ce qui reste de fonctionnaires vivant sur son ex-territoire.
C'est avec une économie aussi primitive que Daesh parvient à trouver plusieurs milliards, à force de chantage, de rapines, d'extorsions de fonds. En fait, c'est davantage une mafia qu'un État. Jusqu'ici, elle alimente son trésor de guerre en conquérant de nouvelles régions, au détriment de la Syrie et de l'Irak.
C'est une sorte de cavalerie financière, où les prébendes sur les nouveaux territoires servent à financer un ordre minimal dans les villes comme Mossoul.
L'essentiel des ressources est investi dans la guerre, sur deux fronts. D'abord le front militaire, avec le recrutement local de soldats pour alimenter l'armée de 15 à 20.000 hommes et les subventions pour les familles ce ceux qui ont été tués.
Il y a ensuite le front de la communication. Sur internet et les réseaux sociaux, on cherche à attirer des combattants venus de l'ouest et des jeunes femmes pour épouser les soldats déjà installés. On édite des sortes de rapports d'activité, sur papier glacé, qui comptabilise les actions sanglantes de l'armée.
Dans la dernière livraison, Daesh revendique 9.450 opérations en Irak, 1.083 assassinats, 4.000 explosions. Les rédacteurs ont même rajouté une ligne au tableau : le nombre de mécréants ou d'apostats repentis grâce à leur action.
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