Et si le nutella était la première victime du rude hiver turc? L'idée paraît saugrenue mais elle pourrait bien s'imposer aux amateurs de la fameuse pâte chocolatée, victime inattendue de la mauvaise récolte du premier producteur mondial de noisettes.
Concentré le long des rives de la mer Noire, le secteur de la noisette turque a subi de plein fouet les intempéries de la fin de l'hiver. Au-dessus de 250 mètres d'altitude, de nombreux vergers ont été décimés et leur production a chuté.
L'an dernier, la Turquie a fourni à elle seule plus des trois quarts des 825.000 tonnes de ce fruit produits dans le monde, soit 655.000 tonnes. Les chiffres ne sont pas encore définitifs mais les volumes 2014 ne devraient pas dépasser les 430.000 tonnes. Un recul qui, mécaniquement, a provoqué l'augmentation des prix du fruit.
"L'Etat s'est retiré du secteur il y a quatre ans. Jusque-là, c'est lui qui fixait les cours de la noisette", explique Mehmet Cirav, de la Chambre de commerce et d'agriculture de Trabzon. "Aujourd'hui, le prix est fixé par le marché. L'an dernier le kilo se vendait à 3 dollars, aujourd'hui il est au-dessus de 5 dollars parce que l'offre est plus faible". Sans surprise, cette forte hausse devrait se répercuter sur le reste de la filière.
Prudents, les fabricants de chocolat en carreaux ou en pâtes, déjà frappés par la progression des cours de leur principale matière première, le cacao, n'évoquent pour l'heure la perspective d'une valse des étiquettes que du bout des lèvres. "Si cette tendance à la hausse des matières premières se poursuit, une hausse des prix de certains produits ne peut être exclue", concède la maison suisse Lindt & Sprüngli.
"Pour 80% d'entre eux, nos clients paient la matière première au prix du marché au moment du contrat", prévient lui aussi Raphael Wermuth, de son concurrent, helvète lui aussi, Barry Callebaut, numéro un mondial du chocolat.
Ferrero, père du Nutella et des fameux "rochers", confirme mais rassure. La société italienne ne fixera les prix de ses produits qu'en octobre, une fois connu "le volume de la nouvelle récolte" et promet "un impact minimal sur le consommateur final."
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