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Rennes, le 12 juillet 2012. Le conseil de surveillance de PSA a validé l'entrée à son capital de l'Etat et du chinois Dongfeng.
Crédit : AFP / ALAIN JOCARD
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PSA et Dongfeng ont officiellement annoncé leur mariage,
ce mercredi 19 février. Le chinois va donc entrer au capital du constructeur
automobile, à égalité de parts avec l’État. Au micro de RTL, le
ministre de l’Économie Pierre Moscovici a expliqué qu'une "nouvelle
histoire commençait" pour PSA et que ce rapprochement était "une bonne
nouvelle".
La bonne nouvelle est que cela permet de sauver Peugeot qui
était au bord de la faillite. L'accord va lui permettre de récupérer 1,5
milliard d'euros et d'avantage à terme. Cet argent est indispensable à l'entreprise qui en a besoin
pour éponger ses pertes, investir et aussi rester dans la course technologique.
Parallèlement, la base industrielle du constructeur a été
assainie avec la fermeture de l'usine d'Aulnay et aussi des
réductions de capacités significatives ailleurs. Il devrait avoir un meilleur accès au marché automobile chinois, le plus important du monde. PSA a ainsi assuré
son avenir de court terme. La mauvaise nouvelle est que tout cela se fait quand même
à un prix élevé pour les intérêts français. PSA vaut 4,5 milliards d'euros,
c'est cinq fois moins que Renault et douze fois moins que Volkswagen. Les
Chinois entrent donc à bon compte.
L'autre problème, plus grave encore, est que l'actionnariat de l'entreprise est désormais éclaté. Or, celui qui dirige vraiment une
entreprise, c'est l'actionnaire. C'est lui qui définit la
stratégie, qui révoque les dirigeants et arbitre entre dividendes ou investissements. Peugeot a désormais trois propriétaires
qui sont des actionnaires de poids identiques : la famille Peugeot, l'État
français et les Chinois de Dongfeng, qui vont chacun tirer de leur côté en
veillant à leur objectif particulier.
Le loup est-il entré dans la Bergerie ? Oui.
Pour Pierre Moscovici, les intérêts stratégiques français sont
préservés, mais rien n'est moins sûr. Il y a bien un risque à long terme. Il faut
comprendre que le capitalisme chinois est un capitalisme d'État. La quasi-totalité
des entreprises dont Dongfeng est actionnaire sont contrôlées par le gouvernement, qui fixe
leurs objectifs stratégiques.
Parmi ces derniers, un prime en particulier : développer les capacités de production chinoises grâce aux technologies occidentales pour devenir les "diables étrangers". C'est ce qui va se passer dans l'automobile, comme dans le nucléaire ou l'aéronautique. L'objectif de Dongfeng est de récupérer les technologies de Peugeot notamment sur .
Le risque pour le Français est de
nourrir un concurrent puissant qui aura la clé des marchés émergents. Il y a l'État français qui pourrait faire contrepoids
au capital de PSA. Le seul problème, c'est qu'en France les ministres vont et
viennent au gré des échéances électorales. En Chine, pas d'élections. C'est
pratique, le pouvoir est là depuis longtemps et pour longtemps.
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