Les bourses européennes et mondiales réagissent mal à la dévaluation de la monnaie chinoise, alors que la Chine cherche à tout prix à relancer son moteur économique. Sa croissance est en effet à la baisse, et cette tendance n'est pas nouvelle rappelle Valérie Niquet, spécialiste de la Chine responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique.
"On pouvait s'y attendre, explique-t-elle. La Chine arrive au bout de la croissance facile, on le dit depuis un ou deux ans. Elle a masqué ses difficultés après la grande crise qui a frappé le monde en faisant des plans de relance absolument gigantesques, car le régime en place avait les moyens de le faire."
Le pouvoir aimerait faire croire que tout est contrôlé et que tout va bien
Valérie Niquet, spécialiste de la Chine
Ceci n'a pas débouché sur une croissance beaucoup plus saine, alors que la classe moyenne chinoise ne consommerait plus autant qu'avant. "Cette classe se développe, mais en réalité la Chine est un des pays qui consomme le moins, la croissance est tirée par les exportations", explique Valérie Niquet.
"Le gouvernement ne souhaitait pas initialement dévaluer massivement, car ça renforce cette image de faiblesse de l'économie chinoise, poursuit-elle. Le pouvoir aimerait pourtant faire croire que tout est contrôlé et que tout va bien. Certains prévoient une chute qui pourrait atteindre 5 à 10 % à court terme, mais l'État chinois a aussi les moyens pour prévenir un effondrement brutal."
Ce que nous exportons en Chine est à peine au niveau de ce que nous exportons en Suisse
Valérie Niquet, spécialiste de la Chine
Doit-on s'inquiéter pour les entreprises françaises implantées là-bas ? "Le luxe et l'automobile souffrent depuis plusieurs mois, le cognac aussi, détaille Valérie Niquet. Ils tentent de se réorienter pour redécouvrir d'autres marchés qu'ils avaient abandonnés au profit de la seule Chine. Il est toujours dangereux de mettre tous ses œufs dans le même panier."
"Il va y avoir des rééquilibrages, mais la Chine est notre plus gros déficit commercial, précise-t-elle. Ce n'est pas là que l'on fait l'essentiel de nos affaires, ce que nous exportons là-bas est à peine au niveau de ce que nous exportons vers la Suisse."
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