L’emploi s’est affiché en très bonne forme au premier trimestre. C’est même mieux que ce que les prévisionnistes nous annonçaient. Les chiffres sont bons, au point que le premier ministre n’a pas jugé nécessaire d’en faire tout un plat lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.
Au cours des trois premiers mois de l’année, l’économie française a créé 94.000 nouveaux postes de travail. Un volume largement supérieur aux prévisions de l’INSEE. Ces chiffres sont intéressants à deux titres.
D'abord, cet enrichissement en emplois est très largement le fruit des entreprises du secteur privé. On sait que l’emploi dans le public a légèrement reculé durant la même période. Enfin, ces créations intéressent toutes les activités économiques mais on notera surtout qu’elles concernent l’industrie et la construction. Deux filières qui n’avaient plus autant embauché depuis 2007. C’est-à-dire avant la grande crise financière.
Ces chiffres peuvent paraître paradoxaux alors que les économistes expliquent dans le même temps que la conjoncture mollit. Pourtant, ces chiffres ne sont pas des trompe-l’œil. Ils sont le reflet des transformations de notre économie ces dernières années : nous arrivons à créer plus d'emplois avec un taux de croissance très modéré.
Ce fut longtemps une de nos faiblesses car nous étions incapables d’ouvrir de nouveaux postes tant que le taux de croissance était inférieur à 1,5%. Ce n’est manifestement plus le cas.
Ensuite, on constate que depuis une dizaine de trimestres, l’INSEE est très prudent dans ses premières hypothèses de croissance. Elle affiche systématiquement le bas de la fourchette. Or, dès qu’il y a un peu plus de charbon dans la machine, le surplus d’énergie se transforme en emplois.
Et puis enfin, les entreprises ont désormais pris la mesure de la transformation du CICE en baisse de charges. Un coût du travail moins élevé c’est une incitation au recrutement.
Cette bonne surprise peut se renouveler en fonction de deux facteurs : l’évolution de la situation économique en Europe et le comportement des Français.
Globalement, les gains de pouvoir d'achat se sont élevés à 8,5 milliards d'euros entre octobre et mars. Curieusement, la consommation des ménages, elle, n’a augmenté que de 3,1 milliards. Il y a une frilosité. On préfère alimenter les Livrets A plutôt que de consommer.
En clair, privilégier les circuits financiers à l’économie réelle, celle des artisans, commerçants et PME là où se créent les emplois. Si cette tendance se poursuit, il est probable que la machine va finir par patiner et les recrutements se ralentir.
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