Yves Jeuland a filmé l'Élysée de l'intérieur et présente "Un temps de président"

Du remaniement d'août 2014 au choc des attentats de janvier 2015 : durant six mois, le réalisateur Yves Jeuland a filmé François Hollande à l'Élysée. "Même ses secrétaires ont dû mal à le déchiffrer, confie le réalisateur qui raconte qu'au début j'y vais un petit peu à l'essai, on s'apprivoise. J'essaie de trouver quelle est la bonne distance. J'ai vraiment eu une liberté très importante". Le président a vu le documentaire fin août, "il y a des moments où il a ri". 

Le documentaire montre une séquence où son garde du corps lui fait passer son smartphone et il découvre dans un tweet que Valérie Trierweiler va sortir un livre. Il donne ensuite l'impression d'être impassible, se plonge dans la lecture de L'Équipe. "Le moment où je le filme, je ne sais pas que le livre va sortir, ce n'est
qu'après que je le comprends (...) Cet homme essaie de garder la cuirasse du président. Il est ailleurs et il est dans le contrôle et c'est toute la complexité de l'homme qui m'intéresse", explique Yves Jeuland. 

Ce que je montre c'est le temps politique et le temps médiatique et combien l'un nourrit l'autre

Yves Jeuland, réalisateur

Quelle est la part de plaisir chez François Hollande dans cette fonction ? "À part le moment où il remet la légion d'honneur à Jean d'Ormesson, le reste du temps, c'est une suite de catastrophes. Je pense qu'il est heureux dans ce métier-là", estime pourtant le réalisateur. Dans À l'Élysée, un temps de président, la place de Gaspard Gantzer, le conseiller en communication de François Hollande, est très importante : "C'est le principal conseiller du président de la République. Ce que je montre c'est le temps politique et le temps médiatique et combien l'un nourrit l'autre", ajoute le réalisateur. 

Yves Jeuland a aussi assisté à la gestion de la crise au moment des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. Le réalisateur raconte avoir été "abasourdi". "Au début je suis un peu les bras ballants puis après ça s'accélère et je filme de 7h du matin à 23h le soir (...) Il y a une solitude du pouvoir et ce qui m'intéresse ce sont ces silences et ces moments qui échappent aux politiques", ajoute-t-il.