"Allez voir Jack Lang, il a des idées, Jack Lang... Allez le voir. Allez aussi voir Jean-Jacques Aillagon... Et sortez tous les soirs, il faut sortir tous les soirs". Cette seule scène où François Hollande (assisté de Manuel Valls) donne des consignes à sa ministre toute neuve Fleur Pélerin suffit à justifier l'engouement de la presse pour le documentaire "politique" diffusé à 20h50 ce soir sur France 3 et consacré au quotidien du président à l'Elysée.
Il est signé Yves Jeuland, à qui l'on doit déjà un long film sur Bertrand Delanoë, et un autre tout aussi réussi sur Georges Frêche. C'est d'ailleurs pour ne pas être "labellisé" documentariste politique, que ce réalisateur avait décidé de ne plus être "branché sur secteur". Le secteur politique, évidemment. Seulement voilà, on n'échappe pas plus à son destin qu'à sa curiosité naturelle, et Yves Jeuland ne pouvait qu'être intéressé par l'intéressant Gaspard Gentzer, le jeune conseiller du chef de l'État déjà croisé naguère à la mairie de Paris. Ensemble, ils avaient subséquemment conclu un deal : le cinéaste pourrait filmer "tout ce qui était permis sauf le peu qui ne l'était pas", aucun droit de regard élyséen n'étant ensuite possible.
Les conseillers auraient-ils interdit quelques scènes s'ils en avaient eu la possibilité ? Probablement. Mais vu qu'il n'en était pas question, cette question n'a précisément pas lieu d'être. Les quelques refus de tournage concernaient d'ailleurs parait-il des "petits rendez-vous internationaux complexes" qui n'avaient aucune "chance" d'être conservés au montage. Est évidemment passionnant ce qui est "à hauteur d'homme", avec des images qui ont fait le tour du monde et qui sont autant de "points de détail bons pour les points d'audience". Notamment celle de François Hollande "commémorant" tête nue sous une pluie diluvienne, face à une armée de parapluies ouverts.
Le lendemain, une séquence montre Gaspard Gentzer au téléphone; et on comprend rapidement qu'il a en ligne un interlocuteur sidéré que le président ne se soit pas abrité alors que toute l'assistance avait bien sûr un pépin; ce pépin lui en aurait évité un ce jour-là. La presse internationale se gausse en effet évidemment d'un gouvernement français "qui prend l'eau". La tendance générale qui se dégage du film, c'est pourtant l’impassibilité du président. Par exemple quand il lit le tweet vengeur de Valérie Trieweiler ou les propos provocateurs d'un Mélenchon. Tout était intéressant, tout mettait François Hollande à notre hauteur, c'est-à-dire à hauteur d'intérêt.
On retient pour finir d'autres images : le fou-rire totalement décontracté qu'à le président avec Ségolène Royale sur le perron de l'Elysée; ou (entre-autres) la séance de "traduction simultanée" où son équipe tente de décrypter son écriture "pattes de mouche" ("on parle le Hollandais", dit une proche collaboratrice). Oui, on ne peut que conseiller ces 110 minutes inédites qui couvrent la période allant de la démission du premier gouvernement Valls aux attentats de janvier 2015. Le reportage s'appelle Un temps de président, un président qui, du bon temps, n'en prend pas beaucoup durant cette "annus horribilis".
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