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"Womanizer", "Rabbit"... Les sextoys sont-ils nos meilleurs ennemis ?
PODCAST - Les sextoys, incarnés par le célèbre "Womanizer", s'imposent comme des symboles de plaisir féminin et d'émancipation. Dans "Orgasmiq", Juliette Tresanini et ses expertes explorent sans tabous cette révolution intime avec humour.
Illustration d'un sextoy Womanizer.
Crédit : Womanizer Toys / Unsplash
Une révolution discrète mais puissante s'opère : les sextoys, ces compagnons intimes longtemps relégués aux marges des conversations, émergent désormais en tant que protagonistes principaux de la quête du plaisir et de l'épanouissement sexuel des femmes.
Popularisée par Britney Spears en 2008, la notion de "Womanizer" a pris une nouvelle signification ces dernières années, cette fois-ci dans les rayons des sexshops et sur les écrans des commandes en ligne : c'est désormais le nom d'un très célèbre "sextoy" - ou "jouet sexuel". Ce phénomène n'est pas nouveau. Les sextoys, aussi anciens que l'histoire elle-même, sont simplement sortis de l'ombre pour devenir des symboles de libération et d'autonomie sexuelle.
Dans cet épisode du podcast OrgasmiQ, Juliette Tresanini est aux cotés de Charline Vermont, formatrice en santé sexuelle et Charline Gayault, sage-femme, pour recueillir leurs expertises sur l'impact des jouets sexuels dans la vie des femmes. Sont-ils vraiment en train de devenir notre meilleur coup ?
Womanizer : à l'origine de la révolution du plaisir féminin
Charline Vermont commence par expliquer la portée de cette révolution intime notamment grâce à l'invention du Womanizer, qui a permis à des centaines de milliers de femmes de connaître le plaisir pour la 1ère fois.
Les sextoys permettent aux femmes de mieux comprendre leur corps, leurs désirs et leurs plaisirs, affirme-t-elle. De cette façon, ils contribuent à leur émancipation sexuelle. "La masturbation féminine fait encore extrêmement peur, explique-t-elle. Tout d'un coup, décaler l'attention sur un objet plutôt que sur soi est très libérateur."
Plusieurs femmes racontent leur première expérience avec un sextoy. Parmi elles, Sophia : "C'était super, j'ai ressenti plus de plaisir que lorsque je me touche. Je me suis rendu compte que c'était plus intense et depuis ce jour je ne m'en passe plus." Pour elle, l'usage du Womanizer est synonyme de découverte et d'épanouissement sexuel... un peu comme Charlotte dans un fameux épisode de la série Sex & The City, où ce personnage découvre le "Rabbit" un sextoy auquel elle devient totalement addict.
Peut-on devenir accro à l'orgasme sur demande ?
Cette révolution n'est pas sans inconvénients. "Il y a un seul risque (avéré) : une accoutumance des terminaisons nerveuses", prévient Charline Vermont. En effet, le cerveau peut s'habituer à un type de stimulation et moins réagir à d'autres, provoquant potentiellement une insensibilisation temporaire sur certaines zones. Pour remédier à cela, réaliser une pause de 2-3 semaines suffit pour retrouver les sensations de plaisir par la suite.
Sophia, ayant trouvé un compagnon fidèle en son vibromasseur, témoigne de son addiction sans détour. "Je suis vite devenue accro. Tu cibles vite la chose, ça va vite, tu ne te fatigues pas… Pas de crampes aux mains." Pour elle, la dépendance est claire : "Mon vibro il est fidèle, il me fait kiffer constamment et il ne te prend pas la tête sauf quand il n’a pas de batterie... je le hais mais je l’aime quand même !"
Les sextoys dans un couple : alliés ou rivaux ?
Il faut distinguer les moteurs de l'amour et de la peur dans nos choix de l'utilisation des sextoys, selon Charline Vermont. Pour certains, ces objets sont des outils facilitant le plaisir partagé et la complicité intime. Pour d'autres, la peur de la comparaison et de l'insécurité peut entraver leur acceptation.
"Le sextoy c’est le chemin de la déconstruction. On sort de la sexualité reproductive et patriarcale pour recentrer la relation sur le respect, le consentement et le plaisir mutuel", explique l'experte en santé sexuelle.
La solution première reste la communication et le partage dans l'intégration des sextoys au sein du couple. Charline Vermont rappelle que les sextoys ne remplacent pas la connexion humaine et les échanges émotionnels. Ils sont simplement des accessoires au service du plaisir et de la découverte de soi et de l'autre.