"Zéro mort, zéro blessé sur les routes" : la promesse parait tellement incroyable que l'on a demandé au patron de Volvo France s'il était vraiment sérieux. Réponse de Yves Pasquier-Desvignes : "En 2020, dans une Volvo neuve, il n'y aura plus de mort. On en est absolument sûr, et on l'est d'autant plus qu'une statistique nous montre que dans 90% des cas d'accident, c'est une erreur humaine qui est engagée". Pour lui, il s'agit désormais de "se mettre dans une phase encore plus d'obligation, pas pour rêver". Il explique que toute la technologie nécessaire pour le zéro mort est déjà dans ses voitures.
Les capteurs et les caméras sont capables de faire freiner la voiture pour éviter une collision. La voiture voit à 360 degrés. Elle calcule les trajectoires des piétons ou des cyclistes environnants. Il existe des airbags qui s'ouvrent à l'extérieur de la voiture, les capots qui se soulèvent pour éviter au piéton et aux deux-roues de se blesser avec les éléments les plus durs du véhicule en cas de choc. Ces équipements prennent ou vont prendre la place du conducteur et lui éviter toute perte de vigilance. C'est notamment pour cela qu'on peut effectivement imaginer demain un monde avec un taux d'accident très faible.
L'intelligence humaine est inégalable
Yves Pasquier-Desvignes, patron de Volvo France
La solution miracle, pour ne plus avoir d'accident, serait-elle de se débarrasser du conducteur (autrement dit, la voiture autonome) ? "L'intelligence humaine est inégalable", disent les constructeurs. "On va avoir beaucoup de mal à faire aussi bien qu'un bon conducteur concentré", explique Thierry Le Hay, responsable du véhicule connecté chez PSA Peugeot Citroën. Mais ce constructeur travaille sur des systèmes qui permettent aux voitures de dialoguer. Si une voiture freine devant un vélo, elle va prévenir la voiture d'à côté qui ne voit pas encore le piéton et qui va freiner à son tour. PSA travaille aussi pour que le GPS du téléphone portable d'un piéton parle aux voitures pour éviter une collision.
Maintenant il faut que les routes et les infrastructures suivent. Il faut aussi que les réglementations évoluent, que le code de la route change, qu'on débatte aussi des questions de libertés individuelles avant ces technologies fonctionnent pleinement.
Avec cette révolution de la route que vous nous décrivez, l'objectif du zéro mort ne sera sans doute pas atteint. L'avion est un transport très sûr. Il est ultra-automatisé, et il n'y a pas zéro mort. Le bilan des morts sur la route baisse en France depuis 1972 en moyenne de 3 à 4% chaque année depuis 1972, où il y avait 16.000 morts par an. Avec l'aide à la conduite et ce qui va suivre, "on va vivre une révolution lente", résume Christophe Ramond de la Prévention routière.
On peut donc dire sans se tromper que le risque d'accidents, d'abord en ville et sur autoroute, va, dans un avenir assez proche, nécessairement et considérablement diminuer en France et dans les pays développés.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.