C’est que révèle cette semaine l’archéologue Thomas Daniaux dans la revue Pallas, relayée par nos confrères de Sciences Avenir.
En 2000, au Luxembourg, un dé très ancien a été déniché par une fillette dans une villa gallo-romaine construite au Ier siècle ap. JC. Ce dé à une particularité : il est truqué !
La fillette participait avec un groupe scolaire à des fouilles avec des archéologues bénévoles dans la Villa Mageroy à Habay-la-Vieille, un village luxembourgeois. Sa truelle a cassé un petit objet : un cube en os, dont s’écoulait un liquide gris … du mercure !
Dans le dé finement creusé, le mercure servait à faire peser plus lourd le dé sur une face. Il fallait tapoter le dé discrètement pour faire s’écouler le mercure et alourdir le dé du bon côté. Les dés étaient une des passions des Romains et jouer aux dés pouvait faire gagner gros.
Mais là où la découverte est exceptionnelle, c’est que ce dé luxembourgeois est le plus ancien dé truqué au mercure jamais découvert. Comme le mercure n’a pas d’incidence sur le poids total du dé et que les archéologues ne s’amusent pas à casser des objets anciens, il leur était impossible de savoir si parmi les dés qu’ils avaient découverts, certains étaient truqués. Bien malgré elle, cette écolière âgée d’une dizaine d’années a permis en cassant le dé de dévoiler son contenu.
Les dés truqués au mercure existent toujours. Désormais, on sait que les gallo-romains utilisaient déjà cette technique pour se remplir frauduleusement les poches au jeu de dés.
Et puisqu’on parle de dé, "alea jacta est", l’allocution latine, peut se traduire par "le sort en est jeté" ou "les dés sont jetés". Alea peut se traduire par "sort" ou "dé". Le dé est donc vraiment l’objet du hasard par excellence, comme cette histoire le prouve !