Les témoignages des ex-otages en Syrie accablent un peu plus Mehdi Nemmouche. Selon les informations du journal Le Monde, confirmées par un journaliste de RTL, le suspect numéro un du quadruple assassinat commis le 24 mai au Musée juif de Bruxelles aurait été l'un des geôliers des quatre journalistes (Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres) lors de leur détention par l'organisation islamiste en Syrie entre juin 2013 et le 20 avril 2014, date de leur libération.
Selon les renseignements français, Medhi Nemmouche aurait passé quelques mois en Syrie avant de commettre ses meurtres à Bruxelles. Il était en charge d'otages retenus dans un ancien hôpital d'Alep, transformé en prison.
Selon le quotidien du soir, "les souvenirs des personnes interrogées ne sont pas identiques. Si certains évoquent 'une possibilité', d'autres affichent une plus grande certitude". Selon certains témoins cités Le Monde, le jihadiste n'aurait été qu'un "exécutant de base de l'EI chargé de surveiller les otages occidentaux. Il aurait néanmoins fait montre d'une grande brutalité et commis des actes graves".
Pour preuves, le témoignage de Nicolas Hénin, dont les premiers extraits ont été mis en ligne ce samedi 6 septembre par Le Point.fr. L'ex-otage affirme que Medhi Nemmouche s'est "occupé" de lui et des autres otages occidentaux. Il décrit un Nemmouche égocentrique, affabulateur, paumé et pervers "pour qui le jihad n'est finalement qu'un prétexte pour assouvir sa soif maladive de notoriété".
"Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait. Il était membre d'un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens détenus dans les cellules voisines", explique-t-il à l'hebdomadaire. "Chaque soir, les coups commençaient à pleuvoir dans la salle dans laquelle j'avais moi-même été interrogé. La torture durait tout la nuit jusqu'à la prière de l'aube".