Travailler sept heures supplémentaires par an gratuitement, le gouvernement relance le débat
La ministre du Travail, Catherine Vautrin, fait savoir que cette mesure permettrait de générer "deux milliards d’euros de recettes fléchées vers les dépenses sociales".
Le gouvernement de Bayrou relance le débat. Les Français doivent-ils travailler sept heures de plus par an gratuitement ? La mesure avait été votée au Sénat fin novembre pour renflouer la Sécurité sociale, mais écartée par le gouvernement Barnier.
Dans un entretien au Journal du dimanche le 19 janvier, la ministre du Travail Catherine Vautrin a indiqué que cette piste était à nouveau envisagée pour générer "2 milliards d’euros de recettes fléchées vers les dépenses sociales" en 2025.
Objectif donc : faire travailler les Français 10 minutes de plus par semaine, sans rémunération, dans l'espoir de financer la branche grand âge ou dépendance : les EHPAD, mais aussi tout le financement de l'aide à domicile ou encore des soins infirmiers pour vieillir chez soi.
Une nouvelle journée de solidarité ?
Ce dispositif serait mis en place en complément de la première journée de solidarité décidée sous Jean-Pierre Raffarin. Alors cette fois, les employeurs auront le choix : soit une journée de RTT, de congés ou encore deux minutes de travail en plus par jour pour les emplois postés. Actuellement, c'est une cotisation qui est prélevée sur le salaire et qui correspond à une journée de travail par personne. C'est une taxe de 0,3%.
La proposition avait déjà fait l'objet d'un débat. La gauche était vent debout contre l'idée de travailler gratuitement : "Pourquoi pas enlever une semaine de congé payé ?", "Revenir à la semaine de 40 heures ?", s'étaient insurgés certains députés.
Le texte du Sénat avait ainsi été abandonné par le gouvernement Barnier, mais le gouvernement Bayrou ne ferme pas la porte. Cependant, si le Premier ministre veut garder le soutien des députés socialistes, il a peut-être intérêt à prendre un peu ses distances avec cette proposition.
