Que prévoyait exactement Ayoub El Khazzani, vendredi 21 août, dans le Thalys qui reliait Amsterdam à Paris ? Le Marocain de 25 ans est interrogé depuis plus de vingt-quatre heures dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret. Le présumé tireur dans l'attaque à la kalachnikov, qui a fait deux blessés, commence à parler aux enquêteurs mais ses déclarations sont pour l'instant très confuses.
D'abord parce qu'il affirme ne pas parler le français, ou très mal, alors que les services du renseignement espagnol croient savoir qu'il a séjourné plusieurs mois en France et en Belgique. C'est d'ailleurs de Bruxelles qu'il a embarqué à bord du train à grande vitesse.
En outre, Ayoub El Khazzani n'offre pour l'instant que très peu de prise aux enquêteurs. Car s'il ne revendique rien, il maintient une version scabreuse de son assaut contre le Thalys. Il assure ne pas avoir voulu commettre un attentat. Il prétexte avoir tenté de rançonner les passagers dans une sorte de version moderne de l'attaque d'une diligence.
Les policiers français et leurs homologues belges sont à la recherche de son point de chute en Belgique. Ils s'intéressent aux connexions que le suspect aurait pu avoir avec des réseaux islamistes locaux. Il n'y a cependant rien de concret pour l'instant. Ayoub El Khazzani affirme en tout cas avoir vécu, ces derniers temps, comme un sans-abri et sans-papiers dans un parc bruxellois. C'est d'ailleurs là qu'il aurait trouvé le sac-à-dos rempli d'armes et de chargeurs, retrouvé avec lui lors de son arrestation en gare d'Arras.
Ayoub El Khazzani se donne donc pour l'instant l'image d'un vagabond solitaire, assez loin du djihadiste. Un portrait dont le vernis pourrait craquer assez vite. La garde à vue peut en tout cas durer jusqu'à mardi soir.
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