Les protections hygiéniques féminines seront bientôt vendues avec un taux de TVA à 5,5% au lieu de 20% actuellement. Cette mesure, votée vendredi 11 décembre par l'Assemblée nationale, entrera en vigueur une fois que le projet de loi de finances pour 2016 sera adopté par le Parlement. Pour l'État, cette baisse entraînera un coût estimé à 55 millions d'euros par an. L'impact est en revanche bien moins certain pour le porte-monnaie des consommatrices.
D'après les calculs de la sénatrice socialiste Evelyne Yonnet, les femmes dépensent entre 1.500 et 2.000 euros par an pour les protections hygiéniques, dorénavant considérées comme des produits de première nécessité. Grâce à cette réduction de la taxe sur la valeur ajoutée, les prix des boîtes pourraient reculer de 60 centimes d'euros.
Il ne s'agit toutefois que d'une projection. Maintenant que le gouvernement, les députés et les sénateurs sont d'accords sur cette baisse de la "taxe tampon", la balle est à présent dans le camp des commerçants. "Il faudra maintenant que ça se répercute sur les prix, sinon c'est simplement une augmentation de la marge bénéficiaire", a prévenu Michel Sapin, ministre des Finances. Un avertissement également lancé par le collectif féministe Georgette Sand, qui se tourne maintenant "vers les industriels et les distributeurs" pour que "cette réduction sur les prix (...) profite aux consommatrices dès le 1er janvier".
Tous ont à l'esprit que l'abaissement de la TVA à 5,5% dans la restauration en 2009 n'avait pas eu l'impact espéré par les consommateurs. Un rapport de 2012, signé par le député Thomas Thévenoud, montrait que les prix dans ce secteur avaient seulement diminué de 2,2% à 2,5%, alors que l'objectif à atteindre était fixé à 3%. Un restaurateur militant avait même montré pour Rue89 comment certains établissements avaient profité de la confusion pour faire monter l'addition. Face au risque de voir les vendeurs de protections hygiéniques féminines faire de même, la députée socialiste Monique Rabin demande aux parlementaires de "faire du contrôle" pour s'éviter le retour de "vieux souvenirs".
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.