Tanguy Pastureau : Rocco Siffredi entre à la fac du X

La pornographie est partout, ça dégouline de parties charnues, on se croirait à la boucherie. Du calendrier des dieux du stade, où des sportifs narcissiques exhibent leur grand javelot, au succès de Kim Kardashian, la starlette callipyge qui peut briser des noix de coco en s’asseyant dessus, tout n’est que sexe. La moindre vedette de ciné se sent obligée d’expliquer qu’elle est bi, ce qui signifie que si elle n’a personne, vu la densité du vivier, c’est-à-dire tout le monde, c’est qu’il y a un souci. Et le X dégage dans le monde deux fois plus d’argent qu’Hollywood, Jessica Bunny, la star du film "Infirmières à grosses seringues", vaut 4 Tom Cruise.

De mon temps, pour voir du nu, il fallait acheter Newlook, qu’on prenait au kiosque avec Le Monde, L’Express, Télé Poche et Notre Temps, pour être discret, ça revenait à 150 francs le demi-téton. Et, alors qu’on était dans notre chambre à se faire tireliguigui pinpon sur le zouzou et que maman rentrait avec le linge propre, on remplaçait en hâte Hot Vidéo par le Chasseur Français, si bien que maman, qui avait vu les joues rouges du fiston, pensait qu’on fantasmait sur les épagneuls bretons. Le soir, elle gardait donc son yorkshire près d’elle, en lui disant à l’oreille "t’inquiètes pas Youki, j’ai mis du bromure dans son Croque Dodu, à ce satyre".
 
Bref, ce temps de candeur et d’innocence s’en est allé, et en 2015 les jeunes carburent au porno sur le net, avant même d’avoir vu le loup, ils regardent l’intégralité de l’arche de Noé faire la queue leu leu en pleine grève du slip. Dans ce contexte, on a appris que Rocco Siffredi, la star du X, ouvre son université du X. C’est comme une université normale, sauf qu’on vient sans trousse ni crayon, puisque ses affaires on les a sur soi à la naissance.